Livres
François Schuiten, héros d'Angoulême
L'édition 2002 du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême a été un succès avec 200 000 entrées en quatre jours - et plus de 50 000 visiteurs virtuels sur le site labd.com du festival -, la présence de 5 860 professionnels dont 900 auteurs de BD (750 l'an dernier) et 34 pays représentés.
Elle a décerné son Grand prix à François Schuiten, 45 ans, l'homme des « Cités obscures » qui, bien que né dans une famille d'architectes, a préféré être bâtisseur d'imaginaire et rêveur de mondes. Depuis 1982 et « la Fièvre d'Urbicande » et jusqu'à son dernier album, « L'ombre d'un homme », en 1999, il a publié en collaboration avec Benoît Peeters, dix livres faisant surgir ces « Cités obscures », villes vivantes, dévoreuses d'hommes dont les habitants ne sont que fourmis s'agitant dans leur ombre, conditionnés par leur environnement même s'ils croient le maîtriser.
François Schuiten présidera aux festivités 2003 qui marqueront le 30è anniversaire du festival dont l'exposition vedette lui sera consacrée au Centre national de la BD et de l'Image, là même où il fut déjà le héros de la première expo réalisée lors de l'inauguration de l'institution en 1990 : une exposition somptueuse (et ruineuse par son faste) restée dans toutes les mémoires ; celle de 2003 devrait être aussi belle, a promis le lauréat.
La BD à l'honneur à Saint-Germain-des-prés
Déjà à l'honneur de façon permanente à la station de métro parisienne Arts-et-Métiers qu'il a décorée dans un style « Nautilus », François Schuiten est aussi fêté à la station Saint-Germain-des-Prés, dédiée depuis les festivités de l'an 2000 à la création littéraire et plus spécialement à la bande dessinée jusqu'au 4 mars. Les albums d'Angoulême à peine refermés, la RATP les a rouverts, exposant en vitrines les 41 nominés pour le palmarès et distinguant les 6 lauréats. Outre ces albums exposés à hauteur de regard des voyageurs, la Régie a décoré la voûte de la station, grâce à des projections de dessins représentant quelques héros emblématiques comme Titeuf, Boule et Bill, Achille Talon, Léonard, Gaston, XIII, Blake et Mortimer, Blueberry, Lucky Luke.
Les super-héros de comics rendent hommage aux New-Yorkais
L'incroyable Hulk agenouillé, en pleurs dans les décombres et tenant dans ses mains, comme on porte un bébé, le casque d'un pompier. Le Surfeur d'Argent assis sur un astéroïde et observant la Terre depuis l'espace, tandis qu'un point d'impact lumineux éclaire le néant, au-dessus de New York. Un policier et un pompier tentant de relever Captain America qui pleure, un genou à terre dans les ruines de la ville et qui tient par la main un petit garçon vêtu d'un T-shirt « I love New York »...
Trois images parmi les uvres d'une centaine d'auteurs et de dessinateurs, qui ont été rassemblées par le New York ComicBook Museum, panthéon des super-héros de Comics, dans une exposition-hommage aux acteurs de chair et de sang de la tragédie du 11 septembre. Car plus encore que les traditionnels héros, les dessinateurs de BD ont croqué en action les pompiers, policiers et sauveteurs en les passant au prisme du genre, mâchoires carrées, muscles saillants, regards de braise, portant dans leurs bras des victimes, soulevant la ferraille, confortant des enfants. Une légende parmi d'autres : « Ils ne s'accrochent pas aux murs. Ne déclenchent pas le tonnerre. Ne volent pas. Ce sont simplement des héros ».
Fifi Brindacier orpheline d'Astrid Lindgren
Si, depuis plus d'un quart de siècle, Fifi Brindacier n'en finit pas d'accroître sa fratrie et le cercle de ses amis, elle est aujourd'hui orpheline de sa créatrice, Astrid Lindgren.
L'écrivain, qui vient de mourir à 94 ans, était considérée comme le plus grand auteur de son époque en Suède.
C'est en 1944 qu'elle a écrit « Pippi Laangstrump », qui raconte les espiègleries et les manières impertinents d'une fillette aux grandes couettes rousses, étrangement vêtue, qui vit seule avec son cheval, son singe, une valise pleine d'or et un arbre où poussent du chocolat et de la limonade. Le texte, d'abord refusé par un grand éditeur de livres pour enfants, est publié l'année suivante avec des illustrations d'Ilon Wikland ; il est fraîchement accueilli par la critique qui ne goûte pas l'écriture réaliste donnant souvent une vision acerbe des adultes et exprimant la vérité brutale des rapports entre enfants, mais ceux-ci imposent le personnage qui s'apparente à un héros de bande dessinée et qui est devenu depuis un classique mondial de la littérature pour la jeunesse.
Auteur de plus de 50 romans, mais aussi de très nombreux récits de la vie quotidienne et d'innombrables contes adaptés au cinéma et à la télévision, également auteur de plus de 500 texes à chanter, Astrid Lindgren a été traduite dans plus de 60 langues.
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