« LA PRISE quotidienne de Lactobacillus reuteri réduit d'environ 60 % la proportion des sujets souffrant de troubles gastro-intestinaux ou respiratoires », ce qui est attesté dans l'étude des Suédois Py Tubellius et coll. par une réduction du nombre des journées d'arrêt de travail. L'effet est hautement significatif et du même ordre que celui trouvé par Wizman et coll. qui montrent chez des jeunes enfants une réduction de 70 % des absences à la crèche (étude en double aveugle contre placebo, dans « Pediatrics », 2005, 115 : 5-9).
D'autres études ont montré que L. reuteri est efficace dans la prévention et le traitement des diarrhées aiguës et des gastro-entérites des nourrissons. C'est l'ensemble des données probantes en pédiatrie qui a incité Tubellius et coll. (société Tetra Pak en Suède) à entreprendre une étude chez les travailleurs de leur entreprise.
Le tour de la question en quatre-vingts jours.
On sait que les travailleurs postés soumis aux trois-huit ont un risque accru d'attraper des affections courtes, de type refroidissement sur la sphère respiratoire, et des gastro-entérites.
Des volontaires âgés de 18 à 65 ans ont été recrutés dans la société. L'étude a porté sur une période de 80 jours. Les bactéries probiotiques ont été ajoutées à un liquide bu à la paille à raison de 10<+>8<+> colonies de Lactobacillus reuteri protectis ou un placebo.
Les participants ont tenu un journal dans lequel ils devaient inscrire les troubles digestifs et respiratoires, les arrêts de travail avec leur durée.
Cent quatre-vingt-un sujets sont allés au bout de l'étude, dont 53 étaient postés en trois-huit. Dans le groupe placebo, 23 des 87 personnes ont mentionné une indisposition respiratoire ou digestive. Il n'y en eut que 10 sur 94 dans le groupe L. reuteri (p < 0,01).
Le pourcentage des jours d'arrêt de travail a été de 0,9 % dans le groupe placebo et de 0,4 % dans le groupe L. reuteri (p < 0,01). La longueur des arrêts de travail est équivalente dans les deux groupes et de trois jours.
Parmi les 53 travailleurs postés (trois-huit) de l'étude, 9 parmi les 27 du groupe placebo ont eu un arrêt maladie, mais personne parmi les 26 qui ont pris le probiotique (p < 0,005).
« Dans une étude chez des adultes en bonne santé, il a été montré que L. reuteri est capable de stimuler le système immunitaire en recrutant des CD4. Cette stimulation a été montrée sur des modèles animaux et est associée à une amélioration de la réponse aux infections. »
Un effet particulièrement visible.
Le mécanisme d'action exact ne peut être défini par la présente étude. Cependant, « il est probable qu'une stimulation immunitaire soit en arrière-fond de l'effet de réduction de la morbidité, estiment les auteurs. Cette stimulation peut expliquer pourquoi l'effet est particulièrement visible chez les travailleurs postés », sous-groupe qui représente 31 % du total de l'effectif de l'étude. Les travailleurs postés en trois-huit ont un risque accru de réduction des défenses immunitaires comparativement à ceux qui ont des horaires uniquement diurnes.
En traduisant le résultat à l'échelle de la population totale des travailleurs suédois, « on gagnerait 4,3 millions de journées de productivité par an (à raison de 3,9 millions d'employés, 220 jours ouvrés et 0,5 % de journées d'arrêt « économisées) ».
« Environmental Health : a Global Access Science Source », 2005, sous presse.
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