L' AUGMENTATION de l'incidence du surpoids et de l'obésité en France ainsi que dans les pays occidentaux s'explique en partie par les habitudes alimentaires, bien que les apports énergétiques totaux aient tendance à diminuer, mais aussi par d'autres facteurs environnementaux, au premier rang desquels la sédentarité ou le manque d'activité physique.
Les sujets participants à l'étude Fleurbaix-Laventie Ville Santé ont bénéficié du port d'un podomètre pendant une semaine et ont répondu à des questionnaires validés (KRISK).
Un podomètre
Chez des adultes âgés en moyenne de 43 ans, 222 hommes et 269 femmes ont pu avoir une quantification précise de leurs activités physiques ainsi que leurs habitudes alimentaires et de différents facteurs biologiques. Les auteurs ont quantifié les activités physiques en équivalents métaboliques par semaine ou MET (Kcal/kg/semaine) et séparé les différents types d'activité physique en trois catégories : activité physique autre que la marche, marche de loisir ou activité physique au travail.
Différents paramètres d'adiposité ont été évalués tels que le tour de taille et la somme des plis cutanés. Le pourcentage de graisses corporelles a été obtenu à partir d'un impédancemètre Avec toutes ces données, il a été possible d'établir les relations entre l'adiposité et les quartiles de chaque type d'activité physique ajustés en fonction de l'âge.
Les hommes ont une activité physique de loisir (autre que la marche) deux fois plus importante que les femmes (14 MET/h par semaine contre 7), tandis que les femmes marchent deux fois plus pour leur loisir (1,6 MET/h par semaine) que les hommes (0,6). Le niveau d'activité physique liée au travail des hommes est proche de celui des femmes : 80 (32-190) pour les hommes et 74 (36-135) pour les femmes. Ainsi, globalement, chez les hommes, l'activité physique liée au travail représente 84,5 % des dépenses physiques et l'activité sportive un peu moins de 15 %. Chez les femmes, l'activité physique au travail représente près de 92 % de l'activité physique totale et la marche de loisir environ 2 %.
Chez les hommes, l'activité physique de loisir est liée de manière inverse à pratiquement tous les paramètres d'adiposité. Les hommes qui ont le plus d'activité physique de loisir ont le plus bas pourcentage de graisses abdominales (p < 0,03), le tour de taille marqueur du risque cardio-vasculaire et de l'adiposité androïde le plus faible (p < 0,002) ainsi que des plis cutanée moins importants. Chez eux, l'activité physique du travail est liée de manière négative uniquement avec un marqueur : la somme des plis sous-cutanés (p < 0,06).
Chez les femmes, on retrouve également une association négative entre l'activité physique de loisir et le pourcentage de graisses corporelles, le tour de taille et la somme des plis sous-cutanés. L'absence de marche de loisir est associée avec une augmentation de tous les paramètres d'adiposité tandis que l'activité physique du travail qui représente pourtant 90 % du total, n'est associée avec aucun paramètre de l'adiposité.
Ces résultats ne changent pas lorsque l'on exclut les sujets obèses ayant un index de masse corporelle supérieure à 30 Kg/m2.
La graisse abdominale et sous-cutanée
Dans les deux sexes, l'activité physique de loisir est associée avec une diminution de la graisse totale abdominale et sous-cutanée. Cela est également vrai pour l'activité de marche de loisir chez la femme qui la pratique deux fois plus souvent que les hommes. Bien que l'activité physique liée au travail soit majeure pour les hommes, elle n'est pas associée à une moindre adiposité, suggérant que ce type d'activité doit être associé à des comportements ayant des effets opposés sur l'adiposité et plus spécifiquement chez l'homme sur l'adiposité abdominale. L'obésité abdominale est la plus à risque au niveau cardio-vasculaire mais aussi de maladies métaboliques tel que le diabète de type 2. Les études complémentaires sont en cours sur cet aspect.
D'après les communications de Marie-Aline Charles et J.-M. Oppert et le Fleurbaix-Laventie Ville Santé Study Group.
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