CONGRES HEBDO
L'acné est de plus en plus fréquente chez les femmes âgées de 25 à 40 ans. Dans une enquête récente réalisée par le Dr F. Poli chez plus de 3 000 femmes âgées de 25 à 40 ans, la prévalence de l'acné était de 41 %.
22 % d'entre elles seulement suivaient un traitement médical. La moitié des femmes interrogées avaient des séquelles, à type de cicatrices ou de macules pigmentées. Plus de 40 % n'avaient pas présenté d'acné pendant leur adolescence.
Dans 78 % des cas, dans cette enquête, la poussée acnéique était attribuée à la période prémenstruelle. Dans 50 % des cas, elle était imputée au stress.
L'augmentation des situations de stress, liées aux modifications de la place de la femme dans la société, favorise les poussées d'acné. Contrairement aux idées courantes, la peau grasse ou réactive, le maquillage, les troubles du sommeil ou la prise de benzodiazépines n'agissent comme éléments déclenchants. Les facteurs hormonaux et la contraception ne semblent pas non plus impliqués.
Par ailleurs, la prévalence accrue de l'acné chez les femmes pourrait être liée, en partie, à un excès de soins cosmétiques : trop fréquemment employés, les masques et les nettoyages de peau sont irritants et peuvent induire la production de substances favorisant la formation des comédons.
Les femmes adultes présentent peu de lésions - 2 ou 3 ; elles sont situées généralement à la partie inférieure du visage et au niveau du cou. Les poussées prémenstruelles sont fréquentes. Les lésions sont profondes, inflammatoires et douloureuses. Souvent récurrentes, d'évolution longue (parfois pendant plus de 20 ans), elles laissent des séquelles cicatricielles et sont difficiles à traiter.
Il faut souvent utiliser des traitements généraux par les cyclines, pendant des périodes limitées, afin de réduire le développement de souches bactériennes résistantes.
Les soins cosmétologiques associés
Les nouveaux rétinoïdes topiques (adapalène - et tazotène en développement uniquement aux Etats-Unis pour l'instant) qui se fixent sur des récepteurs spécifiques, bénéficient d'une tolérance accrue, ce qui devrait assurer une bonne observance et ainsi aboutir à une prévention plus efficace des rechutes.
Il est parfois nécessaire de prescrire de l'isotrétinoïne per os, surtout lorsque la peau est très grasse. Ce traitement impose un moyen de contraception efficace chez les femmes en âge de procréer ; celle-ci doit être commencée un mois avant le début du traitement et être poursuivie pendant toute sa durée et pendant le mois suivant l'arrêt de l'isotrétinoïne per os.
Ces femmes étant souvent sous contraception orale, une adaptation de la pilule à l'acné est de mise, avec utilisation d'une pilule de nouvelle génération plus faiblement androgénique.
Si l'on administre des rétinoïdes topiques, il n'est pas obligatoire de leur associer une contraception orale. Cependant, par prudence, on arrête les rétinoïdes topiques pendant la grossesse.
Les traitements hormonaux (acétate de cytoprotérone) peuvent donner de bons résultats. Ce produit est prescrit dans les acnés modérées ou sévères en
deuxième intention et lorsqu'il existe des signes d'hyperandrogénie.
Au traitement spécifique de l'acné doivent être adjoints des soins d'hygiène particuliers comme les gels nettoyants, les crèmes hydratantes et des produits solaires adaptés.
D'après les communications du Pr Brigitte Dreno, hôpital Hôtel-Dieu (Nantes) et du
Dr Florence Poli, hôpital Henri-Mondor (Créteil).
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