GRÂCE A LA LOI du 11 février 2005 sur le handicap, qui légitime le droit au répit des aidants familiaux, l'accueil temporaire fait partie des dispositifs d'accompagnement offerts aux personnes handicapées. L'année suivante, un décret du 7 avril introduit l'accueil temporaire, qui peut aller jusqu'à 90 jours par an, dans le code de la famille et de l'aide sociale (art. R-314.194). La participation financière de l'usager bénéficiaire de l'aide sociale, lorsqu'il y a hébergement, est limitée au forfait hospitalier (16 euros par jour), ou aux deux tiers de celui-ci pour un accueil de jour. Mais de 1 à 1,5 % seulement des handicapés lourds utilisent le dispositif, contre 30 % au Québec.
Actuellement, les services d'accueil temporaire existants sont utilisés à 85 %, souligne le groupe de réflexion sur l'accueil temporaire des personnes handicapées (GRATH), qui organise la 3e Conférence nationale sur le sujet, le 11 octobre à Paris*. Dans l'Allier, où la Mutualité sociale agricole a mené une enquête auprès des populations concernées, 42 % des couples aidants-aidés demandent à être relayés à domicile. La formule, très répandue en Suède, par exemple, serait parfaitement adaptable en France, à raison de six heures quotidiennes rémunérées à hauteur de 20 euros les soixante minutes, dit au « Quotidien » Jean-Jacques Olivin, président du GRATH. D'autre part, 39 % des personnes consultées ont besoin d'un accueil temporaire en institution (où vivent 12 % des handicapés lourds), et 10 % sollicitent une famille d'accueil. Dans ce dernier cas, un agrément du conseil général est nécessaire, ainsi qu'une formation des accueillants, sauf s'il s'agit de salariés d'institutions, comme les y autorisent la réglementation.
Manque d'information et de ressources.
Pour les personnes âgées, l'accueil temporaire ne fonctionne qu'à 60 % des moyens mis en place. Faute de structures équivalentes aux maisons départementale des personnes handicapées, qui servent de plates-formes de communication, il semble quelque peu méconnu. En outre, pour des questions de solvabilité, nombre d'intéressés renoncent à solliciter une aide départementale ou de l'assurance- maladie. En Indre-et-Loire et dans le Nord, ça marche,cependant, même en l'absence d'un droit de répit pour les aidants et d'une durée de séjour limitée à trois mois, comme pour les personnes handicapées. A Fournes-en-Weppes (Nord), un établissement de la Croix-Rouge a enregistré le passage de 475 personnes en 2006 ! Les trois cinquièmes des séjours correspondaient à une main tendue aux aidants, 17 % à des repos après hospitalisation, 12 % à des moments de fatigue ou de solitude et 7 % à des délais d'attente pour entrer en maison de retraite. Pour que tous les anciens soient concernés, «il faut en parler», rendre légal le droit au répit des aidants familiaux et apporter une réponse aux problèmes de solvabilité en associant la solidarité nationale et les assurances privées, recommande le GRATH. A la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, comme dans les rangs ministériels, on manifeste la même volonté d'aller plus loin dans le développement de l'accueil temporaire.
* Auditorium de l'Institut Pasteur (Paris), de 9 h 30 à 16 h 30, www.accueil-temporaire.com.
Un budget personnes âgées inadapté
L'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance-maladie) pour les personnes âgées pour 2008, proposé par le gouvernement au Parlement, enregistre une augmentation de 8 % contre 13 % en 2007. Parallèlement, l'Etat décide de prélever 200 millions d'euros à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), afin d' «arriver à une hausse tronquée de 11%», s'indignent l'Association des directeurs au service des anciens et la Fédération des organisations de personnes âgées et leur famille. «La reprise des excédents de la CNSA, dénoncent-elles, constitue un véritable hold-up sur des crédits qui devaient être affectés en 2006 et 2007» aux pensionnaires des maisons de retraite «et ne l'ont pas été du fait de mécanismes bureaucratiques imposés par l'Etat lui-même.» En conséquence, la volonté présidentielle de mieux aider les femmes et les hommes atteints de la maladie d'Alzheimer et de créer une cinquième branche de protection sociale se trouve «sérieusement contrariée», sachant que la progression des sommes allouées est la plus faible depuis 2003, alors que le nombre des personnes âgées ne cesse de croître.
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