Châteauroux accueillera les 28 et 29 septembre prochain un cycle de conférences pour commémorer le 50e anniversaire de l'accouchement sans douleur (ASD).
C'est en 1952 que cette technique fait son apparition en France. Elle est rapportée d'Union soviétique par le Dr Fernand Lamaze, chef de la maternité des Bleuets (Paris), qui assiste à une opération couramment pratiquée dans ce pays. Mais en cet immédiat après-guerre, la méthode venue de l'Est aura du mal à s'imposer à cause de sa nouveauté et de ses retombées politiques. En effet, pour ses défenseurs, lutter pour l'ASD relèvera du militantisme et de l'engagement dans les forces de gauche.
Fernand Lamaze, qui est proche du PCF, verra se transformer sa volonté d'améliorer les conditions d'accouchement des femmes en débat public. Il sera même condamné par le conseil de l'ordre régional sous le prétexte de faire de la publicité pour les centres qui pratiquent sa méthode avant, mais sera réhabilité deux ans plus tard. C'est sans doute l'intervention du pape Pie XII qui dissipera les dernières réticences face à une méthode qui, à l'époque, était jugée révolutionnaire. En 1956, en effet, le Vatican se range derrière les médecins partisans de la cause de l'ASD.
Depuis cette période de lutte pour faire reconnaître la viabilité des théories du Dr Lamaze, les méthodes d'accouchement ont évolué et, de nos jours, l'ASD a tendance à disparaître des cliniques et des hôpitaux pour être remplacé par la péridurale.
A Châteauroux, ancienne mairie communiste qui fut proche de ces précurseurs, la question sera donc de réexaminer le rôle de l'ASD et de le resituer grâce à l'intervention d'historiens, de psychanalystes, de sages-femmes et d'obstétriciens dans le but de rendre de la vigueur à une pratique quelque peu négligée. Si chacun connaît les bases de l'accouchement sans douleur : apprentissage de la respiration et établissement d'un dialogue pour moins ressentir les contractions, il sera sans doute nécessaire de reparler de sa pédagogie et de ses moyens.
Le congrès s'étale sur deux jours, et, en plus des tables rondes, proposera une pièce de théâtre intitulée « Sophistocos ».
Il semblerait que pratiquer l'ASD ne va plus de soi, et que la méthode a ses partisans et ses détracteurs. Les premiers soulignent sa nouveauté et son apport humain et social ; les seconds critiquent sa nocivité et mettent en doute son efficacité.
C'est pour ces raisons que l'association Histoire et avenir de la naissance a décidé d'organiser ce colloque auquel 500 personnes sont déjà inscrites. Ce sera l'occasion de revenir sur une page d'histoire et d'écouter des témoins de cette aventure médicale, dont le chapitre ne semble pas définitivement clos.
* Renseignements : Histoire et avenir de la naissance (président Max Ploquin), 185, bd de Cluis, 36000 Châteauroux. Tél. 02.54.08.49.07.
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