« On aimerait une société dans laquelle on ne cache pas les personnes âgées, la souffrance, ni la mort », dit l'un des bénévoles appelés à témoigner lors des Premières Assises de l'accompagnement qui se sont déroulées dans quatre villes (Paris, Rennes, Strasbourg, Toulouse) en multiplex le 21 octobre. Bénévoles, professionnels de santé et familles, ils étaient plus de 2 200 pour contribuer à un état des lieux à l'initiative de la Société française d'accompagnement et des soins palliatifs (SFAP) et des Laboratoires Aventis (« le Quotidien » du 10 octobre).
A côté du manque de moyens pour prendre en charge les 200 000 personnes qui pourraient bénéficier chaque année d'un accompagnement, les témoignages ont montré la nécessité d'un changement d'état d'esprit. « On a créé un vide autour de la mort (...) On meurt de plus en plus mal, car on meurt de plus en plus seul », souligne Maurice Chausson, président de l'association Pierre-Clément (Strasbourg). L'accompagnement concerne tout le monde, mais les médecins n'en sont pas tous convaincus et beaucoup de bénévoles demandent à être mieux reconnus par les soignants.
Les médias aussi pourraient contribuer à une meilleure image de l'accompagnement. D'autant qu'être accompagnant peut être très enrichissant. « C'est avant tout une relation dans les deux sens. Je sais que je reçois beaucoup, explique un bénévole à l'ASP Fondatrice. Je ne pensais pas me faire autant de bien en accompagnant. »
La France ne compte dans ce domaine que 180 associations regroupant 5 000 bénévoles, contre 80 000 en Grande-Bretagne. Les Assises ont été l'occasion de lancer un appel à de nouveaux bénévoles*. Elles se sont conclues par un message de Jacques Chirac : « Votre action interpelle les pouvoirs publics, mais aussi chacune et chacun d'entre nous, sur notre responsabilité collective de renforcer encore la solidarité à l'égard de nos concitoyens en situation de fragilité et d'isolement. »
* Tél. 01.55.06.19.49.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature