LE DIABETE de type 2 s'installe insidieusement par une tolérance au glucose perturbée : glycémie à jeun normale et glycémie postprandiale élevée ; celle-ci induit notamment des lésions endothéliales faisant le lit de l'artériosclérose. La mortalité cardio-vasculaire représente environ la moitié de la mortalité globale.
L'étude Decode, menée sur dix ans, indique, selon le Pr A. Karasik (Israël), une corrélation entre l'hyperglycémie postprandiale et la mortalité. C'est un facteur prédictif important de macro-angiopathie (cardiaque, cérébral et périphérique), indépendant de la glycémie à jeun. L'étude de Chicago montre que la mortalité cardiovasculaire augmente de 20 % si la glycémie postprandiale à une heure dépasse 11,1 mmol/l.
Prise en charge cardio-vasculaire timorée.
La maladie et son cortège de complications cardiovasculaires restent longtemps méconnus. L'Euro Heart Study 2003 menée chez 3 540 coronariens montre qu'un tiers des sujets ont une intolérance au glucose, un tiers un diabète méconnu, les données concernant l'infarctus du myocarde (IDM) sont comparables. Comble de handicap pour ces diabétiques, leur prise en charge cardiovasculaire est plus timorée, souligne le Dr O. Schnell (Munich). Pourtant le registre des IdM de Munich indique qu'une intensification des traitements cardiologiques chez les diabétiques réduit la mortalité hospitalière, dont les chiffres rejoignent alors ceux des non diabétiques. La mortalité des 24 premières heures est réduite de 14 à 4 %.
Un appel est lancé pour un diagnostic plus précoce des altérations métaboliques (hyperglycémie post-prandiale notamment) et des troubles cardiovasculaires, avec une collaboration multidisciplinaire ainsi qu'une intensification des traitements précoces au stade d'intolérance au glucose.
Agir sur l'hyperglycémie postprandiale au stade de tolérance au glucose perturbée peut-il réduire le risque cardio-vasculaire ? L'étude Stop-Niddm (Study TO Prevent Non-insulin-Dependent Diabetes Mellitus) a testé l'hypothèse avec pertinence, souligne le Pr R. Gomis (Barcelone), coauteur de l'étude. Ce premier essai multicentrique (9 pays regroupant le Canada, Israël et plusieurs pays d'Europe) a été randomisé en double aveugle contre placebo. Il montre qu'un médicament antihyperglycémique (acarbose) qui retarde l'absorption intestinale des hydrates de carbone, écrêtant ainsi le pic hyperglycémique postprandiale, est associé à un bénéfice cardio-vasculaire dans une population de 1 429 sujets intolérants au glucose : glycémie 2 heures après un repas entre 7,8 et 11,1 mmol/l. Sur une moyenne de trois ans, par rapport au placebo, la progression vers le diabète a été réduite de 36 %, l'incidence de tout accident vasculaire de 49 %, avec un bénéfice très marqué sur la survenue d'infarctus du myocarde (réduction de 91 %).
Risque réduit d'HTA.
La pression artérielle moyenne systolique et diastolique a été significativement diminuée dans le groupe acarbose avec un risque réduit d'installation d'une HTA (fréquence moindre de 34 %).
Une métaanalyse rétrospective de 7 études avec acarbose (Glucor), par ailleurs bien toléré, apporte des données allant dans le même sens : réduction de 35 % des accidents cardio-vasculaires, 64 % des IDM.
L'indication de traitement précoce déjà obtenue en Chine est examinée en Europe.
Lanzarote, conférence de presse internationale organisée par Bayer AG.
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