La prévalence de la dépression parmi les personnes alcoloodépendantes est très importante. Une méta-analyse récente portant sur 3 354 patients inclus dans 11 études (10 pays) a montré que 33,4 % d’entre eux souffraient d’une dépression au moins modérée. Variant de 22 % à 52 % selon les sous-groupes, cette proportion était la plus élevée chez les femmes, jeunes, sans emploi, vivant seules et consommant de l’alcool de façon épisodique. Les patients dépressifs étaient moins motivés pour commencer un traitement, leur observance en début de traitement était plus faible et un plus grand nombre d’entre eux rechutait. Si la dépression est préjudiciable sur l’évolution du sevrage, l’effet relatif de l’acamprosate (Aotal) par rapport au placebo était identique que les patients soient dépressifs ou non : il augmentait la proportion de jours d’abstinence de 9 % et le taux d’abstinence continue de10 %.
Effet glutamatergique
Pour autant, « le nombre de patients dépressifs devenus non dépressifs était supérieur de 34,8 % dans le groupe acamprosate par rapport au groupe placebo. Ceci s’explique par son effet bénéfique sur l’abstinence qui, à son tour, a un effet positif sur la dépression. Pour traiter la dépression chez un alcoolique, il faut commencer par traiter la dépendance », a estimé le Pr Michel Lejoyeux (Hôpital Bichat, Paris).
Une autre étude, présentée par le Pr Pascal Perney (CHU Nîmes), a montré que les troubles du sommeil, présents chez 40,5 % des 592 patients inclus au début de l’étude, ont significativement diminué après 6 mois de suivi dans le groupe placebo, et de façon significativement plus importante dans le groupe acamprosate, probablement en raison de son effet modulateur sur le tonus glutamatergique.
D’après un symposium Merck Serono lors du 15e congrès de l’ISBRA (International Society for Biomedical Research on Alcoholism).
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