1) Risques évitables
En prévention primaire, il y a consensus pour obtenir une amélioration des comportements en conseillant aux femmes de ne pas s'exposer aux risques évitables, tels qu'une consommation de boissons alcooliques (≤ 2 verres de vin par jour), la sédentarité, le tabac et l'obésité après la ménopause.
2) THM
Les traitements hormonaux de la ménopause (THM), qui augmentent le risque de CS, le risque relatif variant de 1,3 à 2 selon les études (études WHI et suivi d'autres cohortes), sont à éviter en traitement prolongé. On limitera leur usage aux femmes symptomatiques, souffrant de bouffées de chaleur handicapantes, avec une réévaluation annuelle. On note qu'un message plus rassurant a été diffusé récemment avec une possibilité – à confirmer – d'un meilleur THM « à la française », associant progestérone micronisée et estradiol transdermique.
On note qu'il n'existe pas de critères permettant de définir les femmes qui seraient protégées du risque de CS, que ce soit dans le cadre du THM ou en général.
3) Première grossesse
Les femmes doivent être informées du bénéfice d'une première grossesse avant 25 ans. L'âge moyen pour le premier enfant est actuellement de 28-29 ans depuis 2001 (contre 24 ans en 1970). Elles doivent être aussi encouragées à allaiter leur enfant, si possible pendant six mois, étant donné l'effet protecteur contre le CS.
4) Risque individuel
Il est urgent de définir plus précisément le risque individuel de CS. C'est déjà réalisé pour les femmes à très haut risque (RR ≥ 3), pour des raisons héréditaires ou histologiques. Pour la majorité des femmes qui présentent des facteurs de risque de moindre pénétrance, on doit pouvoir les intégrer et les indiquer sous forme d'indice chiffré ( cf. encadré).
5) Chimioprévention
La chimioprévention pour certaines femmes à très haut risque (SERMs ; tamoxifène, raloxifène). «A ce jour, il paraît opportun de proposer la délivrance d'une autorisation de mise sur le marché en France du tamoxifène et du raloxifène pour la prévention des femmes à RR≥3. C'est le cas des femmes ayant un cancer in situ ou une hyperplasie mammaire avec atypie, ainsi que les femmes à risque héréditaire élevé, avec deux antécédents familiaux du 1erdegré, ou celles porteuses de gène BRCA1-2 et chez lesquelles le tamoxifène semble, comme l'ovariectomie, avoir un effet protecteur. Un groupe de rédaction issu de ce groupe de travail est constitué afin de présenter un dossier à l'AFSSAPS et à l'HAS», lit-on dans le rapport.
6)Rercherche
Dans tous les cas, les recherches restent nécessaires. Dans le domaine fondamental pour comprendre les mécanismes et les causes de l'hétérogénéité des cancers. En épidémiologie et en clinique, pour une prévention plus ciblée, « à la carte » et à moindre coût. Les essais cliniques contrôlés de prévention sont indispensables.
Depuis une trentaine d'années le CS est en augmentation, atteignant 41 000 cas annuels ; cependant, après 2005, on enregistre une baisse d'incidence chez les femmes ménopausées ; la réduction des THM est en discussion.
> Dr BÉATRICE VUAILLE
Calcul individuel de risque
Aux Etats-Unis, l'Institut national du cancer met à la disposition des médecins et des femmes des bases d'un calcul pour une évaluation individuelle du risque de CS, sur son site : http://www.cancer.gov/bcrisktool/. L'INCA et/ou les ministères pourraient préparer ce type d'information adaptée à la population française.
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