Pour que la catastrophe de cet été ne se reproduise pas, il faut s'assurer d'une « chaîne de solidarité et de vigilance de proximité » qui uvre auprès des personnes âgées, chaîne dont chacun des maillons recevrait une formation spécifique à la gériatrie régulière et répétée. C'est ce que préconise l'Académie de médecine dans un rapport de Denys Pellerin et Henry Hamard au nom de la commission XII (Handicaps-gériatrie).
Tirant les leçons de la canicule, le rapport relève les points faibles de la prise en charge des personnes âgées : fragilité du système de vigilance vis-à-vis de celles qui vivent à domicile et insuffisance de la formation aux soins spécifiques des personnes qui interviennent auprès d'elles ; dans les institutions, méconnaissance de gestes simples ou impossibilité matérielle de les réaliser ; aux urgences, absence d'information sur l'état sanitaire des personnes accueillies et des médicaments qu'elles prenaient, ce à quoi pourrait remédier un dossier médical unique ; carence de la prise en charge des personnes âgées fragiles en aval des urgences.
Pour remédier à ces failles, il faut, selon l'Académie, une approche à la fois sanitaire et sociale ; cela implique de revoir la loi de 1975 qui dissocie l'action sociale, confiée aux collectivités locales, et le sanitaire, qui demeure du domaine de l'Etat. Quant au système de vigilance et d'intervention, il doit être permanent pour ne pas dépendre des absences de telle ou telle personne, et pouvoir apporter une réponse immédiate compétente. D'où la nécessité d'une formation spécifique à la gériatrie pour tous les intervenants potentiels.
Le médecin praticien est « au cur » de la chaîne de solidarité et de vigilance, souligne l'Académie, d'autant que, par leur nombre grandissant, « les personnes âgées seront de plus en plus au premier rang de son activité ». Et « l'actualisation permanente de ses connaissances en ce domaine doit être la garantie de sa compétence professionnelle ».
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