NATHALIE AKOUN est une comédienne que l'on connaît bien pour l'avoir vue jouer dans des productions mises en scène par Bernard Sobel ou Jean-Louis Thamin, pour ne citer que deux hommes de théâtre avec qui elle a travaillé. On ignorait qu'elle écrivait. Et le monologue qu'elle a composé est une matière magnifique pour une actrice.
Une femme parle. Elle parle de ses enfants. Une femme raconte sa vie quotidienne et se souvient par bouffées. On dirait des vagues. Elles ne cessent de se recouvrir et effacent ce qui vient d'être dit. Rien n'est sûr, ici, rien n'est stable.
On a le sentiment de suivre cette jeune femme blonde, sanglée dans un imperméable, jusqu'aux recoins les plus douloureux d'un labyrinthe de souffrance. Sur le plateau nu (un tabouret, un couffin) elle va et vient, parfois danse sur les pas dessinés par Yano Iatridès et chantonne les refrains d'autrefois qui envahissent sa mémoire. Elle ne se soucie pas de rigoureuse linéarité. Elle est dans la mortelle ambivalence de la vie. Trop courte, trop longue, trop simple, trop compliquée, trop heureuse, trop épouvantable. Elle ne sait plus, elle, avec ses allures de petite fée, où elle en est, ce qu'elle a fait. Médée peut ressembler à la Princesse au petit pois.
Olivier Cruveiller qui la met en scène, prend grand soin de l'épure. Pas de sentimentalité, pas d'excès émotionnel, mais quelque chose de tragique que soulignent les lumières douces mais strictes de Pierre Peyronnet et Régis Guyonnet. Un chant venu du fond des âges et qu'exalte une bande-son extrêmement intelligente composée par Bertrand Maillot.
L'Atalante, à 20 h 30 du lundi au samedi, en matinée à 17 h le dimanche. Relâche le mardi. Durée :1 h sans entracte. (01.46.06.11.90). Jusqu'au 8 janvier.
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