L'ABATACEPT (Orencia) est le premier modulateur sélectif de la costimulation des lymphocytes T. Ceux-ci sont probablement au centre des mécanismes immunologiques responsables de l'inflammation et des destructions articulaires observées dans la PR. En modulant de façon sélective la voie de costimulation des lymphocytes T (liaison CD28-CD80/86), l'abatacept va réduire, en amont de la cascade immunitaire, la production de cytokines pro-inflammatoire.
En Europe, ce traitement est indiqué, en association avec le méthotrexate, chez les adultes souffrant de PR sévère à modérée, ayant eu une réponse insuffisante ou une intolérance à d'autres traitements de fond, incluant au moins un anti-TNF. En effet, une proportion de patients ne répond pas aux anti-TNF ou perd l'efficacité initiale avec le temps. L'étude ARRIVE publiée en 2005 avait démontré l'efficacité et la bonne tolérance d'abatacept chez ces patients insuffisamment répondeurs aux anti-TNF, lors d'un changement direct de molécule, sans période de latence. Au congrès de l'EULAR, les résultats d'une sous-analyse de cette étude ont été présentés. Une diminution similaire du DAS28-CRP (principal score d'activité de la maladie utilisé dans les études cliniques) est observée quel que soit le type ou le nombre d'anti-TNF ayant échoué auparavant, et quelle que soit la raison de l'échec. Il existe cependant une tendance à une baisse moins importante lorsque le nombre de molécules utilisées auparavant est plus élevé, suggérant un bénéfice potentiel à un changement précoce pour l'abatacept.
Une efficacité prolongée sur le plan individuel.
Si l'abatacept est indiqué en Europe en cas d'échec d'au moins un anti-TNF, l'étude ATTEST a montré l'efficacité prolongée dans le temps de l'abatacept et de l'infliximab, versus placebo, associés au méthotrexate, chez des patients ayant une réponse insuffisante au méthotrexate seul. Une analyse post-hoc des résultats à six et douze mois de cette étude prouve l'amélioration de la réponse clinique et de l'activité de la maladie, au niveau individuel et non plus au niveau du groupe de patients. Les critères de réponse thérapeutique utilisés sont l'ACR 20 et l'ACR 50. Ils correspondent à une amélioration sous traitement de respectivement 20 et 50 % du nombre d'articulations douloureuses, du nombre de synovites et de paramètres comme la douleur globale, l'impotence fonctionnelle et l'inflammation biologique. Les résultats de cette sous-analyse ont montré que, parmi les patients sous abatacept qui répondaient au critère ACR 20 à six mois, près de 30 % devenaient ACR 50 et 60 % restaient ACR 20, après douze mois de traitement. Cette évolution est similaire à celle observée chez les patients sous infliximab et démontre qu'abatacept entraîne, au niveau individuel, une amélioration clinique prolongée dans le temps et progressivement croissante.
D'après une conférence de presse organisée par Bristol-Myers Squibb lors du congrès de l'Eular. Présentation des Prs Michael Schiff, professeur de rhumatologie à l'université de Colorado, Denver (États-Unis), et Paul Emery, professeur de rhumatologie à l'université de Leeds (Royaume-Uni).
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