« Pour l’OMS la maladie dépressive – qui touche une population de plus en plus jeune - est une vrai bombe à retardement puisqu’elle sera la première cause de handicap dans le monde à l’horizon 2030 » cite d’emblée le Dr Alain Gérard (Paris). Sur le plan économique, le retentissement fonctionnel représente 65 % du coût attribué à la maladie.
Les réponses thérapeutiques des généralistes sont-elles adaptées ? Pour y répondre, Lundbeck a réalisé une double évaluation de terrain d’une part sur les arrêts de travail et leur corrélation à la sévérité de la dépression et d’autre part sur la prise en charge de 9 000 patients déprimés.
Les arrêts de travail sont les plus fréquents (82 %) et les plus longs (23,1 jours) chez les patients dépressifs sévères pour n’être prescrits respectivement dans les dépressions modérées et légères que dans 53 et 29 % des cas. Ces résultats prouvent que l’attitude des généralistes est adaptée à la sévérité et à la complexité de la maladie. L’observatoire DEPASS confirme que les prescriptions d’antidépresseurs, essentiellement des ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), sont corrélées aux besoins des patients.
prévention des récurrences
La sévérité de la dépression était jugée avant la mise en route du traitement, à 6 semaines et à 3 mois grâce à une autoévaluation à l’aide de l’échelle Sheehan appréciant les perturbations familiales, sociales et professionnelles et d’une évaluation par le médecin (échelle CGI-S et CGI-I). Avant traitement, deux patients sur trois déclaraient un retentissement fonctionnel sévère se traduisant par de nombreux jours d’incapacité totale au quotidien ce qui concordait avec l’appréciation de gravité du médecin. Plus le nombre d’épisodes dépressifs antérieurs étaient nombreux plus la sévérité clinique augmentait. Sous traitement, l’amélioration s’est fait sentir dès 6 semaines et, après 3 mois, 75 % des patients étaient améliorés tant à l’échelle de sheehan qu’au score CGI. Toutefois, cette amélioration s’amoindrit au fil des épisodes successifs même si le traitement apporte toujours un bénéfice. Ainsi conclut le Dr François Liard (Saint Epain) « Il est essentiel de traiter précocement dès le premier épisode. Compte tenu de la gravité croissante des épisodes successifs, on peut s’interroger sur la prévention des récurrences et l’accompagnement des patients ».
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