Depuis la mise au point des systèmes de ventilation non invasive (VNI) , pour lesquels la France est pionnière depuis la fin des années 1990, l'utilisation de ces systèmes se répand dans l'ensemble des établissements de notre pays», analyse le Pr Laurent Brochard (Créteil) au 36e Congrès de la Société de réanimation de langue française, à Paris.
Le Dr Guirault (Rouen) a présenté les résultats d'une enquête nationale menée entre juin 2006 et février 2007 auprès de 498 structures de réanimation et de pneumologie sur l'utilisation de la VNI chez des patients souffrant d'insuffisance respiratoire aiguë (IRA). Près de 85 % des services contactés déclaraient utiliser cette technique depuis 9,3 ans en moyenne. Les auteurs ont détaillé les indications de cette technique : IRA hypercapnique (54 %), OAP (11 %), IRA hypoxémique (12 %), IRA chez un immunodéprimé (4 %), sevrage d'extubation (5 %), IRA postextubation (5 %), IRA postopératoire (6 %), soins palliatifs (2 %). Pour les cliniciens interrogés, les meilleures indications de la VNI restent les exacerbations de BPCO (96 %), les OAP (88 %), les syndromes obésité-hypoventillation (93 %), les apnées du sommeil (87 %) et le sevrage d'extubation (79 %).Faire participer les familles
Quelle peut être la place des familles dans les soins aux patients hospitalisés en service de réanimation ? Les résultats d'une étude menée par le Dr Willems (hôpital Saint-Joseph, Paris) tendent à prouver qu'elles souhaitent participer à certains soins de confort, et que les patients eux-mêmes et les soignants y sont très favorables. L'étude a été menée sur les familles de 101 personnes qui ont passé plus de trois jours en réanimation. Parmi les soins sur lesquels il existe un accord entre famille, patients et soignants, viennent en tête le nettoyage des yeux, l'humidification de la bouche, l'hydratation des lèvres, l'aide au changement de position et les soins hydratants pour le corps.
Les enfants français ne savent pas voler
Pour évaluer l'intérêt d'une campagne de prévention des défenestrations d'enfants équivalente à celle menée récemment à New York, « Children can't fly », le Dr Baugnon, en collaboration avec le Dr Thelot (InVS), a analysé les données des services de réanimation de l'hôpital Necker - Enfants-Malades (Paris). Entre 2000 et 2004, 126 enfants ont été admis pour défenestration. L'âge médian était de 3 ans, le score de Glasgow initial s'établissait à moins de 8 pour 20 % des enfants. Les lésions étaient en rapport avec une chute la tête la première : neurologiques (60 %), thoraciques (50 %) et orthopédiques (49 %).
Les deux départements les plus concernés étaient Paris et la Seine-Saint-Denis. Les familles vivaient majoritairement en HLM (52 %) et la hauteur moyenne des chutes était de 2,3 étages, soit 7 mètres. Soixante-cinq pour cent des chutes sont survenues entre avril et août, et deux chutes sur trois ont eu lieu un mercredi, un samedi ou un dimanche. Près de 80 % des enfants sont tombés entre 11 heures et 20 heures, avec un pic au moment de la préparation des repas. Dans 83 % des cas, l'enfant n'était pas seul au domicile, mais 65 % des chutes se sont déroulées sans témoins.
36e Congrès de la Société de réanimation de langue française, Paris.
Des hommes de plus de 60 ans
La France dispose de 5 707 lits de réanimation pour adultes, répartis entre les CHG (4 000 lits dans 300 services) et les CHU (80 services pour un total de 1 700 lits). Chaque service de réanimation de CHG reçoit, en moyenne, de 400 à 800 patients chaque année alors qu'au sein des CHU le nombre d'admission est compris entre 400 et 2 000. Le taux de mortalité est similaire quel que soit le type de structure : de 12 à 30 % en CHG et de 19 à 30 % en CHU. Les patients sont en moyenne âgés de 60 ans (de 40 à 80 ans, 70 % d'entre eux ont moins de 69 ans). Dans plus de la moitié des cas, il s'agit d'hommes. L'incidence du recours à la ventilation mécanique est comprise entre 40 et 70 %, celle de la dialyse entre 8 et 20 % et de 12 à 25 % des patients présentent une insuffisance circulatoire.
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