LES RECENTS progrès techniques laissent à penser que la cryopréservation et la greffe de tissus ovariens ou la culture avec maturation in vitro de follicules pourraient permettre de restaurer une fonction reproductive chez des femmes souffrant de stérilité après radio- ou chimiothérapie. Si, chez les jeunes hommes après la puberté, le problème de stérilité postthérapeutique ne se pose plus depuis de nombreuses années grâce à la généralisation de la conservation du sperme, il reste une tranche d'âge qui pose un problème : celles des garçons prépubères. Dans le cadre de la prévention de ce type de stérilité, deux techniques de transplantation semblent envisageables.
D'une part, la greffe de cellules germinales par transfert de spermatogonies prélevées chez un donneur et réinjectées afin d'obtenir une colonisation des tubules du receveur a été évaluée.
Pour mener à bien cette technique, il convient de procéder à une biopsie testiculaire du donneur, puis à une mise en culture et à un isolement des cellules avant injection chez le receveur. Si, chez la souris, des études de faisabilité ont confirmé la possibilité d'une recolonisation des tubules, chez le singe, toutes les tentatives menées jusqu'à ce jour se sont révélées décevantes.
Greffe en site ectopique.
La seconde technique proposée passe par une greffe de tissu testiculaire prélevé chez un donneur et placé au niveau d'un site ectopique. Cette procédure peut être autologue ou hétérologue. Des études animales ont déjà permis de donner naissance à une descendance, mais l'application chez l'homme reste encore assez lointaine.
Combiner ces deux techniques pourrait se révéler efficace dans des stratégies futures de préservation gonadique chez les garçons prépubères traités par radiochimiothérapie. Après prélèvement et conservation de tissu testiculaire, on peut imaginer fabriquer des suspensions cellulaires et envisager une transplantation ultérieure des cellules germinales autologues. Mais il conviendra d'être particulièrement vigilant et de s'assurer que la suspension cellulaire est indemne de toute cellule tumorale puisque le tissu testiculaire est facilement colonisé par ce type de cellules, en particulier lorsque l'enfant est atteint de leucémie.
« J Gynecol Obstet Biol Reprod » 2005 ; 34 : 1S44-1S49.
Deux types de cultures in vitro
Afin de recréer les conditions de développement des cellules germinales mâles in vitro, deux types de cultures ont été envisagés.
L'utilisation de tubes séminifères in toto permet une culture de tous les types de cellules germinales présentes dans ces derniers au moment de leur ensemencement, tout en conservant les contacts étroits entre les cellules de Sertoli et les précurseurs des spermatozoïdes.
Et le recours à des cocultures de cellules germinales et somatiques, qui permet l'obtention d'une quantité importante de cellules germinales. Mais l'inconvénient de cette technique tient à la destruction des jonctions cellules présentes in vivo. La double origine cellulaire permet d'envisager l'utilisation de cette technique chez des hommes qui souffrent de stérilité liée à une dysfonction des cellules de Sertoli en ayant recours à une culture à double donneur (un par lignée cellulaire).
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