La vitamine E n’est pas bonne pour l’os

Publié le 05/03/2012
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Crédit photo : S. Toubon

La vitamine E est un antioxydant liposoluble qui inhibe la peroxydation des lipides et semble protéger contre l’artériosclérose et le processus du vieillissement. C’est un des suppléments les plus populaires aux États-Unis (10 % de la population adulte en consomment quotidiennement.

La vitamine E, un mélange de tocophérols et de tocotriénols, est absorbée à partir des aliments et transportée dans le foie, où s’effectue le transfert d’alpha-tocophérol dans les lipoprotéines grâce à la protéine alpha-TTP (alpha-Tocopherol Transfer Protein). L’alpha-tocophérol est ainsi l’isoforme principale de la vitamine E dans l’organisme.

Fujita et coll. ont découvert que l’alpha-tocophérol stimule la résorption osseuse et diminue la masse osseuse, en activant la fusion des ostéoclastes.

Ainsi, des souris génétiquement déficientes en alpha-TTP (souris Ttpa -/-), constituant un modèle murin de déficit génétique en vitamine E, se révèlent avoir une masse osseuse élevée du fait d’une baisse de la résorption osseuse.

Des tests cellulaires indiquent que l’alpha-tocophérol stimule la fusion des ostéoblastes, cela indépendamment de son effet antioxydant.

En outre, lorsque des souris ou des rats reçoivent une supplémentation en alpha-tocophérol à des doses comparables à celles trouvées dans les suppléments consommés par de nombreux adultes (1 000 mg/j, limite supérieure recommandée aux États-Unis), ces rongeurs perdent 20 % de leur masse osseuse après deux mois.

En conclusion, ces résultats montrent que la vitamine E sérique est un déterminant de la masse osseuse, à travers sa régulation de la fusion des ostéoclastes.

« Ces résultats suggèrent que si l’on prend plus de 1 000 mg par jour de vitamine E, on pourrait développer une ostéoporose. Tout simplement, un excès d’apport de vitamine E pourrait être aussi néfaste qu’un apport insuffisant », explique au « Quotidien » le Dr Shu Takeda (Université Keio à Tokyo).

Fujita et coll., « Nature Medicine », 4 mars 2012.

 Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : lequotidiendumedecin.fr