POUR SA DEUXIÈME ANNÉE d’existence, le pôle a innové en multipliant les moyens permettant aux usagers de le contacter : par l’intermédiaire des parlementaires ou des délégués du Médiateur présents sur l’ensemble du territoire, par courrier et désormais directement par son numéro Vert (0810.455.455) ou son site (www.securitesoins.fr). En 2010, plus de 80 % des demandes ont été adressées par le centre d’appel. Parmi ces requêtes, 18 % sont issues de « professionnels, en situation de dialogue bloqué avec un patient, subissant un isolement professionnel après un accident médical ou menacé dans leur activité », indique le rapport. Face à ce phénomène, une cellule d’accompagnement et de soutien des professionnels de santé a été mise en place en 2010 au sein de PS3.
Plus que le nombre des requêtes, c’est la diversité des thèmes qui marque la tendance de l’année. Si la majorité des dossiers concernent toujours les événements indésirables médicaux ou chirurgicaux (39 % contre 60 % en 2009), des sujets de plaintes comme la maltraitance à l’encontre des patients ou leurs proches ou la violence à l’égard des professionnels de santé connaissent une montée en charge. Le rapport en donne quelques exemples significatifs, dont certains sont publiés dans la lettre mensuelle d’actualité que PS3 diffuse sur son site.
Aux dépens des professionnels.
Ainsi cet homme handicapé depuis la naissance qui décède dans une clinique des suites d’une occlusion intestinale prise en charge tardivement malgré les alertes incessantes de la mère. « Votre fils coûte déjà bien assez cher à la Sécurité sociale », lui fait-on remarquer en réponse à ses inquiétudes. Cet autre patient, un jeune garçon de 14 ans, opéré d’une appendicite, à qui le chirurgien explique : « Pourquoi je t’ai opéré ? De toute façon tu es entouré de graisse et tu vas bientôt crever. »
À côté de ces faits de maltraitance, le rapport souligne que « la violence continue de s’introduire au cœur de l’hôpital aux dépens des professionnels de santé ». Menaces de mort contre un anesthésiste à la suite d’une complication rare, agressions d’une infirmière par un patient, là aussi les exemples sont édifiants.
En plus de ces tendances, le rapport permet d’avoir une vision sur quelques sujets, comme le non-respect des droits des patients en psychiatrie, les difficultés d’accès aux soins des détenus, l’engorgement des urgences, le port du voile, notamment par le personnel soignant – un fait nouveau, selon le rapport –, ou encore sur la fin de vie et la loi Leonetti qui continue à être méconnue.
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