Cinéma
PAR RENEE CARTON
R ENAUD COHEN a bien de la chance. En parlant de son premier film, certains n'hésitent pas à parler de Woody Allen, ce qui ressemble fort à un grand compliment. Il est vrai que son personnage d'adulte-enfant, ballotté par les événements et débordé par les sentiments et les émotions des autres, a un petit air allénien très sympathique. La tradition juive pesante et un psychanalyste qui, pour ne rien arranger, est en même temps son père, contribuent à cet apparentement.
Mais « Quand on sera grand » a sa personnalité et ses qualités propres. Une sympathie active pour tous les personnages, même s'ils sont agaçants voire insupportables. Une chaleur à peine ironique dans la description sensible des rapports humains et des conflits de la vie quotidienne. Une direction d'acteurs légère et efficace. On fera juste un seul reproche, pas grave, à ce qui relève d'une maladie commune à bien des films français : la recherche de l'échantillon représentatif, l'éventail des thèmes à la mode : homosexualité, violence conjugale, démence sénile, dispute du couple sur le moment d'avoir un enfant...
Mais le personnage de Simon, journaliste à « Tabac Magazine » (scène savoureuse du concours des fumeurs de pipe), est si juste et si attendrissant qu'on ne risque pas de s'attarder sur une petite critique. Mathieu Demy est impeccable dans ce rôle, avec souvent un air de chien battu, entouré de comédiens à l'unisson, Amira Casar, Maurice Bénichou, Louise Benazeraf, Bruno Todeschini (en cancérologue), entre autres. Un film à découvrir sans attendre d'être grand.
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