Pour la plupart d’entre nous, le 21 septembre n’est rien d’autre que la veille de l’automne.
Pour quelques autres, c’est surtout la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. La thématique 2009 : « l’aide aux aidants » est aussi l’un des fils conducteurs du Plan Alzheimer 2008-2010, dans lequel le volet médicosocial (et en particulier le couple aidant-malade) est prioritaire - tout comme la volonté de renforcer « la dimension éthique de la prise en charge de la maladie ».
Il était grand temps.
Mon père est décédé à son domicile le 19 juillet 2002.
Cela faisait 12 ans qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer.
A ce titre, ma famille et moi-même avons été confrontés à de multiples bouleversements : épuisement physique, détresse morale, désertification familiale et amicale, casse-têtes financiers… mais aussi irrespect, dédain, négligence et laxisme - attitudes d’autant plus scandaleuses qu’affichées ouvertement et sans aucun complexe par certains de mes « confrères » ou « collègues ».
Un des effets de la canicule a été de réhabiliter nos « vieux » ; on se soucie désormais de son voisin de palier, on lui fait ses courses, on le signale à la mairie pour qu’on lui téléphone lorsqu’il fait trop chaud… Mais il s’agit de « vieux propres et gentils », qui, dans l’imaginaire collectif, ont un côté blanc, rose et lavande, façon « Mamie Nova » ou « Papi Werther’s Original ». Or, il reste tous les autres - les « vieux moches et déments », ceux auxquels nous ne voudrions surtout pas ressembler en veillissant. Il est parfois bien difficile d’entrapercevoir chez un patient agressif, agité, incontinent et déambulant, cette même étincelle de vie qui nous relie tous et que nous avons promis de protéger. Pourtant, dans ces temps troublés de crises en tout genre, économique, sanitaire, mais aussi identitaire et spirituel, il est essentiel de s’en rappeler. Car c’est ce qui nous aide à ne pas oublier qui nous sommes en réalité : de simples êtres humains.
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