ALIMENT SANTE
C OMME les autres viandes, la viande de dinde est une source de protéines de grande valeur nutritionnelle, riche en acides aminés essentiels. Mais elle a aussi d'autres avantages : la saveur peu prononcée permettant un large éventail de recettes, l'absence de risque allergique connu, le coût modéré. Ainsi, la dinde facilite la consommation suffisante de la part protéique et par conséquent contribue à assurer une couverture appropriée des besoins nutritionnels des jeunes. Tandis que l'enfant qui ne mange pas à sa faim compense en consommant beaucoup de viennoiseries et de sucreries.
Chez les adolescentes qui ont le souci de la minceur et mangent peu de viande, la dinde bénéficie d'une image de viande « légère », et à ce titre elle aide à prévenir les carences martiales fréquentes à cette période (une portion couvre 17 % des besoins en fer). Comme le souligne le Pr Ch. Dupont (hôpital Saint-Vincent-de-Paul), la viande de dinde apporte suffisamment de protéines pour un effet rassasiant mais peu de lipides, lesquels sont hélas présents en quantité trop importante dans l'alimentation générale. Bref, la viande de dinde est un atout pour l'alimentation équilibrée de l'enfant, ce qui pourrait inciter les parents et les responsables de collectivités à en proposer largement aux enfants.
Trois plats
Afin de connaître les consommations spontanées des enfants (correspondant à leurs goûts) de dinde, de buf et de poisson, une étude comparative a été réalisée par le Pr Dupont à la demande du CIDEF (voir encadré), portant sur une cohorte de 30 enfants âgés de 3 à 14 ans (16 garçons et 14 filles), de taille et de poids normaux, sans allergie aux aliments étudiés, ni trouble alimentaire. Cette étude consistait à mesurer durant trois jours consécutifs les quantités de viande de dinde, de buf et de poisson qui étaient consommées par les enfants au repas du midi, au moment où ils avaient faim, car le plus souvent ils sont restés sans manger durant toute la matinée. Il s'agissait de trois plats assortis d'un poids équivalent, avec accompagnement homogène et dont les apports protéiques et énergétiques étaient comparables : suprême de dinde aux champignons avec assortiment de légumes, buf braisé provençale et matelote de thon aux petits légumes. Les restes des plats étaient enfermés dans un sachet hermétique et pesés : la quantité consommée était obtenue en déduisant la valeur résiduelle du poids initial. La consommation effective moyenne était la suivante : 70,30 g de dinde consommés, 61,70 g de buf, et 18,50 g de thon. De façon générale, les enfants ont manifesté une préférence pour la viande par rapport au poisson, et il y a une petite différence en faveur de la dinde dans la consommation de deux viandes, et dans la capacité de l'enfant de vouloir finir ou pas la part protéique de son assiette. A noter que les filles ont tendance à prendre plus de la dinde et les garçons plus du buf. Les portions de viande ou de poisson consommées augmentent avec l'âge, sauf chez les 7-8 ans en phase de néophobie alimentaire, où environ 50 à 60 % des enfants refusent tout aliment nouveau. Certes, avec l'âge, les goûts évoluent et s'affirment. Toutefois, un aliment apprécié dans l'enfance est susceptible de faire resurgir des souvenirs agréables.
Un centre d'information
Premier producteur européen de viande de dinde, le Comité interprofessionnel de la dinde française (CIDEF) a mis en place un centre d'information, DISS (tél. 01.47.53.70.73), qui propose un ensemble de documentations, dont un cédérom, « Dinde : garantir, rassurer, conseiller », où l'on peut trouver des informations sur l'histoire de la dinde, les conditions d'élevage et de contrôle tout au long de la filière, les qualités nutritionnelles et les différentes manières de la cuisiner, à savoir 50 recettes, toutes illustrées.
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