QUEL SERA le nouveau visage de la FMC ? Si Roselyne Bachelot semble avoir enterré l'obligation ? ( «Il faut en appeler à la responsabilité individuelle, les professionnels de santé n'ont pas besoin d'être surveillés comme des enfants»), si la ministre a dit sa préférence pour une «obligation de résultats»,donnant, semble-t-il, la primauté à... l'évaluation des pratiques, personne ne sait jusqu'où ira le coup de torchon du gouvernement dans le cadre de la loi de l'automne prochain.
Fin du barème de crédits, de l'attestation quinquennale ? Refonte du financement ? Quelle tutelle ? Autant de questions en suspens. Dans l'attente du grand ménage, la Société de formation thérapeutique du généraliste (SFTG) pose des jalons. Premier message : pas question d'assimiler FMC et EPP, surtout si la seconde devait prendre le pas sur la première. «Ce ne sont ni les mêmes besoins ni les mêmes démarches et nos adhérents distinguent clairement les choses, explique le Dr Isabelle de Beco, présidente de la SFTG. Même s'il ne doit pas y avoir de mur car l'une et l'autre sont complémentaires.»
Le Dr François Baumann, vice-président chargé des sciences humaines, déplore le «gâchis d'énergie, gâchis financier» et la décennie perdue dans la «guerre de la FMC» alors même qu' «on voit tous les jours l'appétence des médecins».Que pourrait apporter à la FMC la future loi « santé » en préparation ? Sans doute plus de simplicité, de souplesse et de diversité, plaide la SFTG, pour laquelle il serait plus utile de qualifier une «démarche» de formation. «La notion d'obligation est discutable, nous sommes des adultes», déclare le Dr Baumann. Les crédits à accumuler ? «C'est infantilisant, on n'est plus dans la cour de récréation», ajoute le Dr de Beco. Quant au nerf de la guerre, la SFTG a toujours exprimé ses plus vives réserves face au financement par l'industrie pharmaceutique. Sans contact avec le ministère de la Santé aujourd'hui, la SFTG voudrait être associée à la concertation, si concertation il y a, avant les arbitrages.
Pour une FPC pérenne et « ouverte ».
En revanche,il convient pour la SFTG de conforter ce qui a fait ses preuves tout en ouvrant largement les fenêtres. «La FPC (formation professionnelle conventionnelle) a été une vraie avancée, juge le Dr Baumann. Il faut pérenniser son financement dans la loi mais surtout élargir à des thèmes couvrant tout le champ de la pratique de la médecine générale (formation à la relation, éthique, sciences humaines, informatique, formation de formateurs...). » L'an passé, plusieurs associations de médecine générale engagées dans la FMC avaient vivement protesté contre la décision de réserver le financement de la FPC 2008 aux seuls thèmes de maîtrise médicalisée susceptibles, selon la caisse, de procurer des économies (statines, bizone...). Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et de nombreux dossiers validés scientifiquement mais qui avaient été rejetés l'an passé par le comité paritaire national de FPC devraient être repris (dès la fin de cette année grâce au reliquat non utilisé de la FPC 2008 et au terme de l'appel d'offres 2009 en cours). La SFTG, qui propose onze nouveaux séminaires pour l'an prochain, constate ce progrès mais s'interroge toujours sur la place des syndicats médicaux en tant que «décisionnaires» dans la gestion financière de la FMC. Ce qui revient à poser la question du financement des syndicats médicaux.
> CYRILLE DUPUIS
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