Marcel Zanini et Nicole Croisille

La variété française à la sauce jazzy

Publié le 13/04/2008
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NOMBREUSES ONT ÉTÉ les stars de la chanson française qui ont fait leurs débuts dans le jazz : Henri Salvador et Sacha Distel, comme guitaristes, par exemple, Claude Nougaro. Puis, par la suite, sont apparus Marcel Zanini et Nicole Croisille.

Clarinettiste et saxophoniste ténor, Marcel Zanini, 84 ans, est devenu l'idole de toute une génération un jour de décembre 1969 quand, avec son bob en guise de couvre-chef, ses lunettes d'écaille et son imposante moustache, le petit bonhomme a fait découvrir à la France d'alors un tube désormais intemporel : «Tu veux ou tu veux pas?»

Près de quarante ans après, le musicien, né à Istanbul, en Turquie, et élevé à Marseille, qui a rencontré tout le gratin du jazz à New York – y compris John Coltrane –, dans les années 1950, remet ça avec la publication de «Tu veux ou tu veux pas?» (Frémeaux & Associés), dans une version 2008.

Outre ce succès rajeuni, l'album, illustré par Siné, comprend des petites merveilles comme notamment une reprise en français d'un titre du bluesman Snooks Eaglin, «Un scotch, un bourbon, une bière», «Naïma», une composition de John Coltrane, superbement interprétée à la clarinette, le très beau titre de Charles Trenet «Que reste-t-il de nos amours? », sans oublier des morceaux plus personnels comme l'élégant «Kelbokuta» ou encore «La Musique». Chauffe Marcel !

Un penchant swing.

Nicole Croisille a toujours partagé sa carrière entre une chanson française de grande qualité et ses penchants pour le jazz et le swing. Après avoir débuté à Broadway, c'est par le biais de standards anglo-saxons que la chanteuse se fait connaître en France dans les années 1960. Mais la consécration et la renommée mondiale viendront avec le fameux «Chabadabada» du film «Un homme et une femme» de Claude Lelouch (1966). Ce qui ne l'empêche pas de se produire et d'enregistrer avec l'élite du jazz français à l'image de Jean-Luc Ponty, Michel Portal et Bernard Lubat.

En 1987, alors qu'elle a collectionné les tubes aux accents soul – «Parlez-moi de lui», «Téléphone-moi»...–, elle grave «Jazzille» (Frémeaux & Associés), qui vient d'être réédité. Accompagnée d'une rythmique de pointures du jazz hexagonal – André Ceccarelli (batterie), Jean-Marc Jafet (basse), Thierry Elliez (orgue), Paco Sery (percussions) – et d'invités de marque – Toots Thielemans (harmonica), Steve Grossman et Manu Dibango (saxophone ténor), Didier Lockwood (violon) –, Nicole Croisille reprend admirablement et avec beaucoup d'âme plusieurs standards comme « Hallelujah, I Love Him So » (Ray Charles), « ‘Round Midnight » (Thelonious Monk), « Salt Peanuts » (Dizzy Gillespie) ou encore « Ode to Billy Joe » (Bobby Gentry). Une réédition fort bienvenue.

> D. P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8352