« Non ! » A l’issue d’une réunion sur la pandémie ce début de semaine, avec cinq de ses ministres, François Fillon a exclu une nouvelle fois de permettre aux médecins libéraux de procéder à des vaccinations dans leur cabinet. En revanche, il a fait droit à la demande du Président de prendre des « dispositions complémentaires pour assurer un meilleur service à la population », après la vague des files d’attentes relevées dans certains centres depuis la semaine dernière. Résultat, « ces centres », en activité au nombre de 1080 aujourd’hui contre 600 la semaine dernière, « seront ouverts, notamment en zone urbaine de 8H à 22h et ils seront ouverts toute la semaine y compris le samedi », a insisté le Premier ministre. Quant à l’ouverture dominicale, elle concernera les grandes agglomérations, sur décision des préfets et du ministère de l’Intérieur. Enfin, afin de pallier la pénurie de personnel soignant, les médecins du travail, des médecins des armées ainsi que l’actuelle réquisition des internes des hôpitaux sont aussi appelés en renfort. Un dispositif, qui, selon François Fillon, devrait permettre de vacciner plus de 300 000 personnes par jour.
Un chiffre à mettre en regard de celui avancé par la majorité des syndicats de médecins libéraux toujours aussi remontés de ne pouvoir administrer les vaccins à leur cabine: « les généralistes vaccinent en temps normal environ 10 millions de personnes en trois mois pour la grippe saisonnière », soulignent-ils à l’unisson; seul le SML fait entendre sa différence en jugeant qu’il serait déraisonnable de pratiquer la vaccination anti-H1N1 dans les cabinets.
Et selon une enquête flash réalisée sur internet par Union Généraliste auprès des médecins généralistes (1 700 réponses dans les premières 24h), 65% des répondants affirment être en mesure d’assurer le déconditionnement des multi-doses… Voilà qui écorne l’argument de la traçabilité avancé par Roselyne Bachelot, pour expliquer son refus de faire réaliser les vaccinations au cabinet des généralistes. Laissons le mot de la fin au co-président d’Union généraliste, le Dr Jean-Paul Hamon dont la formule apparaît refléter l’état d’esprit de plusieurs d’entre vous : « Vraiment ras-le-bol de se faire allumer et de voir ces queues interminables dans des centres inadaptés ».
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