Prévention

La vaccination contre l’HPV doit épauler le dépistage par frottis

Publié le 30/03/2012
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Le dépistage du cancer du col de l’utérus se heurte à ses limites de couverture et de sensibilité tandis que la vaccination est la seule en mesure d’éviter l’apparition de la maladie

« La vaccination ne va certainement pas remplacer le dépistage mais s’y associer », a souligné le Dr Roger Dachez (Institut Alfred Fournier, Paris). Reste que le taux de participation au dépistage reste insuffisant, il plafonne à 60 % chez les 20-49 ans et de 48 % chez les quinquas, la sensibilité du test n’est pas optimale (entre 60 et 65 %) et les adénocarcinomes échappent au dépistage. Ce faisceau d’arguments laisse une large place à la vaccination dans la stratégie de prévention. « Les effets en terme de population se feront sentir dans les années qui viennent du fait de l’histoire naturelle de la maladie qui met 10 à 15 ans à se développer » avertit le spécialiste. Avec le recul actuel, il se confirme que les sérotypes 16 et 18 sont majoritaires dans les infections à HPV. La vaccination n’a pas fait bouger l’épidémiologie et le virus HPV reste peu sujet aux mutations.

Résultats probants

Côté immunogénicité, les données à 9,4 ans de Cervarix dans l’essai Patricia montrent une stabilité du taux d’anticorps, « un excellent signe pour suggérer que le plateau va se maintenir très longtemps » a complété le Dr Dachez. Le grand essai Patricia montre que l’efficacité est maximale (99 %) chez celles « vierges » d’infection à HPV qui représentent la population-cible de la vaccination. « Les résultats sont supérieurs à ceux attendus par une efficacité croisée sur les virus 31, 33, 45 » a précisé le Dr Karine Le Bail Carval (hôpital mère-enfants, Bron). Grâce à la vaccination, les CIN 2+ (néoplasie intra-épithéliale cervicale à partir du grade 2) ont reculé de 64,9 % et les CIN3+ de 93,2 %. Lorsque ces dysplasies sévères surviennent, la conisation est la règle avec des conséquences obstétricales délétères. « Les résultats de prévention primaire avec la vaccination, transposés à la pratique française permettraient d’éviter 20 000 conisations annuelles » a indiqué le Pr Jean-Luc Brun (hôpital Pellegrin, Bordeaux).

Déjeuner-débat organisé par GSK
Dr Muriel Gevrey

Source : Le Généraliste: 2598