Bien que la tuberculose touche tous les milieux sociaux, elle reste la maladie de l'exclusion et de la pauvreté. En effet, sa prévalence est nettement plus élevée dans les pays à faible développement économique. La tuberculose continue à frapper à tout âge, même si les formes graves extrapulmonaires de l'enfant, comme les méningites, ont quasiment disparu grâce au BCG.
Deux phénomènes, dus à la désorganisation des systèmes de santé de certains pays, sont récemment apparus. Tout d'abord, on a pu constater une augmentation de la proportion de malades contagieux chroniques, partiellement traités mais non guéris, qui peuvent rester bacillifères pendant plusieurs années. Ensuite, il s'est produit une augmentation inquiétante de formes de tuberculose multirésistante, formes risquant de progresser en France et en Europe de l'Ouest en raison de l'immigration croissante, notamment de sujets originaires d'Europe de l'Est.
Paris, lanterne rouge
Il devient impératif de renforcer les équipes de lutte antituberculeuse dans les villes où la proportion d'immigrés en situation d'exclusion est élevée, notamment Paris intra muros qui est devenue la capitale lanterne rouge des pays industrialisés. Les équipes de lutte antituberculeuse doivent être renforcées afin d'améliorer le dépistage dans les populations vulnérables, ainsi que les enquêtes dans les cas dépistés. Ainsi, le diagnostic de la maladie doit rester présent à l'esprit, en particulier dans un contexte à risque (difficultés d'accès aux soins, infections à VIH). Dans certaines situations, le traitement prophylactique de l'infection asymptomatique devrait être développé.
Des outils performants permettent de documenter avec précision les épidémies, mais les méthodes de diagnostic rapide (qui peuvent rendre service au clinicien) n'ont pas révolutionné la prise en charge des malades tuberculeux, ces techniques manquant encore de spécificité.
Une nécessaire mobilisation
La remise en cause de la vaccination BCG soulève de nombreux problèmes médicaux, épidémiologiques, mais aussi sociologiques et nécessite une analyse très sérieuse du rapport bénéfice/risque. En effet, au regard de l'expérience de certains pays, les enfants d'immigrés seraient les premiers touchés par un arrêt de cette vaccination. En revanche, la décision d'abandonner la revaccination BCG ainsi que les contrôles tuberculiniques postvaccinaux pose peu de problèmes.
En ce qui concerne les traitements, la lutte contre la maladie passe par le développement de nouvelles molécules pour une meilleure observance et un traitement plus court. Par ailleurs, la connaissance de la totalité du génome du bacille de la tuberculose permet d'espérer de nouvelles découvertes aboutissant à un vaccin plus performant ou à la possibilité d'une immunomodulation active sur les bacilles dormants.
En 2003, la lutte contre la tuberculose exige une nouvelle mobilisation non seulement médicale, mais aussi politique et sociale, incluant l'aide aux pays les plus démunis.
Conférence de presse organisée par les Laboratoire Aventis dans le cadre du 20e Colloque « Un germe et sa pathologie », à laquelle participaient C. Safran, J. Grosset, B. Housset et F. Guetat.
Mission Tuberculose du SAMU social
Afin d'améliorer le dépistage dans les populations vulnérables, Aventis soutient l'action de la Mission Tuberculose du SAMU social à Paris, structure créée en 2000, qui a permis de suivre et de traiter des sans-abri touchés.
Aventis a conclu un accord de partenariat avec la fondation Nelson Mandela en Afrique du Sud, afin d'améliorer le dépistage et le traitement de la tuberculose.
Aventis Pasteur MSD, branche du groupe se consacrant à la vaccination, met à la disposition du corps médical deux vaccins contre les formes graves de tuberculose et deux tests tuberculiniques. Dans un futur proche, Aventis Pasteur MSD commercialisera une nouvelle tuberculine pour intradermo-réaction.
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