EN 2000 ET 2001 ont été publiées deux études évaluant l'intérêt de la mesure de la troponine I chez des sujets hospitalisés pour péricardite aiguë (69 patients pour la première et 14 pour la seconde). Les auteurs concluaient que ce marqueur était majoré chez 49 à 71 % des sujets souffrant de péricardite virale ou idiopathique. Puisque les sujets souffrant de telles pathologies ne sont hospitalisés que si la symptomatologie est mal tolérée et qu'ils sont, dans plus de la moitié des cas, traités en ambulatoire, l'équipe du Dr Massimo Imazio (Turin, Italie) a mis en place une étude sur 118 patients consécutifs atteints de ce type de pathologie quel que soit leur devenir thérapeutique. Ces 61 hommes et 57 femmes âgés en moyenne de 49,2 ans ont bénéficié d'une analyse de leur taux de troponine et de CPK Mb.
Bilan cardiologique standard.
« Une majoration significative du taux de troponine a été observée dans 32,2 % des cas. Afin d'exclure l'existence concomitante d'un infarctus du myocarde lorsque la troponine dépassait le seuil admis pour cette pathologie, une angiographie coronarienne a été pratiquée en plus d'une bilan cardiologique standard (échocardiographie, radiographie du thorax, ECG...) », expliquent les auteurs. Seulement 9 patients ont été dans ce cas et l'ensemble des examens a conclu à un trouble de la motilité ventriculaire en l'absence de lésion coronarienne.
Une élévation du segment ST a été retrouvée chez la quasi-majorité des sujets présentant une troponine élevée. Il s'agissait généralement de sujets de sexe masculin relativement jeunes et chez qui un épanchement péricardique était détectable à l'échocardiographie. Tous les patients inclus dans l'étude ont bénéficié d'un traitement similaire, indépendamment de leur taux de troponine et aucune différence pronostique à court et à moyen terme n'a été notée. Par ailleurs, l'incidence des récidives s'est, elle aussi, révélée similaire.
Pour les auteurs, « le dosage de la troponine doit faire partie du bilan initial chez les sujets souffrant de péricardite virale ou idiopathique afin d'évaluer l'importance de l'inflammation myocardique associée. Mais ce marqueur ne peut en aucun cas être considéré comme un élément pronostic ».
« Journal of the American College of Cardiology », vol. 42, n° 12, 2003.
Un examen irremplaçable
Une élévation sanguine de la troponine est observée dans la plupart des syndromes coronariens aigus : infarctus avec ou sans onde Q et angor instable. La troponine peut aussi être élevée dans d'autres pathologies telles que l'insuffisance cardiaque congestive, les myocardite et certaines embolies pulmonaires graves (respectivement dans 30 et 20 % des cas).
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