ANTIQUITES
PAR FRANÇOISE DEFLASSIEUX
D EUX généralistes du XVIIIe, deux spécialistes du XXe, une jeune galeriste en sculptures néo-classiques et un antiquaire en tapis et tapisseries qui s'ajoutent aux deux chefs de file de la spécialité que sont la galerie Chevalier et la galerie Blondeel-Deroyan. C'est même la tapisserie qui tient depuis longtemps le haut du Carré puisque, au début de l'année, Dominique Chevalier a cédé son fauteuil de président à Bernard Blondeel.
Les présidents passent et le Carré demeure, mais le marathon des Cinq Jours semble parfois s'essouffler, a priori du moins. Nous n'avons rien remarqué de très étonnant en fait d'objets extraordinaires, dans le programme annoncé quelques jours avant la manifestation.
Une paire de cymbales XVIIe en métal plaqué d'argent, exposée par Véronique Girard, ne manque pas d'intérêt historique dans la mesure où elles proviendraient d'un des neveux de Mazarin.
Chez Delvaille, une accorte soubrette en cotillon XVIIIe s'apprêtant à bassiner un lit Louis XVI pourrait être d'époque, si elle n'était signée d'un peintre XIXe.
On apprécie, chez Gabrielle Laroche, le charme de cette jolie Vierge lorraine du XIVe siècle autant que l'élégance d'une pie chinoise en émail cloisonné d'époque Kien Long choisie par Gérard Lévy. Mais enfin, il n'y a pas là de quoi bondir de surprise.
A moins que les antiquaires aiment bien l'effet de surprise justement, et préfèrent ne sortir qu'à la dernière minute la trouvaille la plus extraordinaire. On attendra donc mardi soir pour voir et juger.
D'autres jouent sur la durée, à commencer par nos deux présidents, des tapisseries qui présentent chacun une exposition de plusieurs semaines.
La galerie Chevalier se met sous la triple protection de Dieu, des saints et des prophètes, avec une vingtaine de panneaux allemands et flamands majoritairement XVe, XVIe et début XVIIe. Un véritable résumé de l'Histoire Sainte, de Moïse à Jésus en passant par Jacob, Salomon et sa reine de Saba.
Blondeel-Deroyan expose jusqu'à la fin juillet une vingtaine de tentures moins anciennes et plus profanes, en forme d'hommage à la Manufacture des Gobelins, créée par Colbert en 1667, et aux ateliers qui l'ont précédée et entourée. L'inspiration abandonne l'Histoire Sainte pour les divinités de l'Olympe et les allégories des saisons : un mois d'août et un mois de novembre, qui ne vont pas forcément ensemble, et deux panneaux de la célèbre tenture dite des « Portières des Dieux » qui fut, dans les années 1730, une des premières manifestations du goût rocaille et connut un grand succès. La pièce la plus exceptionnelle n'est toutefois pas un Gobelin, mais un Beauvais : une grande sur le thème de l'empereur de Chine provenant de chinoiserie de l'ancienne collection Paul Morand.
Une troisième exposition prolongée est d'un tout autre genre puisquil s'agit d'un ensemble de portraits de célébrités contemporaines dus au photographe danois Lars Schwander et présentées pendant un mois à la galerie Verneuil-Saints-Pères.
« Les Cinq jours de l'Objet extraordinaire ». Rues du Bac, de Beaune, des Saints-Pères, de Verneuil, de Lille, de lUniversité, et Quai Voltaire. Du mercredi 6 au dimanche 10 juin.
Expositions : galerie Chevalier (jusqu'au 30 juin), galerie Blondeel-de Royan (jusqu'au 21 juillet), galerie Verneuil-Saints-Pères (jusqu'au 6 juillet).
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