REFERENCE
Accès encore limité en France
La tomographie d'émission par positron (TEP) est une technique d'imagerie scintigraphique, qui permet la détection de radioéléments émetteurs de positrons. Cette technique d'imagerie fonctionnelle a été récemment améliorée avec l'association d'un scanner hautes performances. Elle est d'accès encore limité en France. Ces appareils complexes et coûteux devraient être plus nombreux dans l'application du plan cancer.
La détection des positrons
Les positrons ou électrons positifs sont émis par un radioélément artificiel produit dans un cyclotron. Le plus prometteur en imagerie diagnostique, particulièrement en cancérologie, est le fluor 18. Après un parcours dans les tissus d'une fraction de millimètre, les électrons positifs subissent, lors de la rencontre avec un électron négatif, un processus d'anihilation qui conduit à l'émission de 2 photons gamma (g) détectables au moyen de caméras à positron (TEP-scan).
18F-fluorodéoxyglucose et cancérologie
La cellule maligne présente une avidité importante pour le glucose, phénomène lié à l'augmentation de l'activité des principales enzymes qui contrôlent la voie du métabolisme énergétique (1). Le fluorodéoxyglucose (18-FDG), analogue radioactif du glucose, est utilisé pour le diagnostic (2). Après administration, il franchit la membrane cellulaire, ne peut être transformé et s'accumule dans la cellule sans subir de dégradation supplémentaire. L'examen TEP-scan avec le 18-FDG est un examen physiologique, mettant en évidence la radioactivité qui témoigne d'une anomalie tissulaire en rapport avec un métabolisme glucidique anormalement élevé. La réalisation de l'examen implique l'injection intraveineuse stricte d'une faible quantité de 18-FDG chez un patient à jeun depuis la veille et au repos complet depuis une heure. L'examen est commencé, en moyenne, une heure après l'injection et dure environ en moyenne trente minutes.
Indications du 18F-fluorodéoxyglucose
En fonction des connaissances actuelles, acquises à partir de travaux réalisés avec des machines déjà anciennes, elles peuvent être résumées dans le tableau ci-joint. Toutefois, les travaux en cours avec des machines plus performantes, laissent penser que ces indications devraient s'étendre.
TEP/TDM-scan et cancérologie
L'association, sur les nouvelles machines proposées, d'une caméra à positron et d'un scanner permet un progrès décisif dans le diagnostic du cancer par imagerie. Cette nouvelle machine combine les avantages des deux techniques, étude physiologique du TEP-scan et étude anatomique du scanner, avec une amélioration nette de la qualité du résultat en utilisant les paramètres densitométriques du scanner pour réaliser une correction d'atténuation tissulaire pratiquement parfaite. La détection d'un foyer hypermétabolique anormal s'accompagne d'une image de fusion, ce qui rend possible une excellente localisation de la lésion détectée. Le nombre d'examens positifs non confirmés est significativement réduit. Enfin, ces examens sont réalisés sur des consoles informatiques qui communiquent facilement avec les consoles utilisées en radiothérapie. Cela autorise un transfert rapide des informations pour déterminer avec précision le volume tumoral utile à irradier.
Résultats et conclusion
Par le principe même de la concentration du 18-FDG dans la cellule tumorale, le TEP/TDM-scan s'applique à l'ensemble de la pathologie maligne, avec des résultats qui ont montré une excellente sensibilité et spécificité qui pourrait atteindre, dans certains types de cancers, 100 %. Notre évaluation a confirmé l'intérêt de la technique dans le cancer du sein en particulier (3). Les avancées récentes de la tomographie par émission de positrons couplée au scanner ont permis une imagerie fonctionnelle performante en cancérologie alliant la détection de lésions insoupçonnées à une précision incomparable dans la localisation de sites tumoraux (4).
*Le mercredi 11 février 2004 lors de la session « Imagerie et Cancer » (coordinateur : D. Buthiau, Paris) du 15e Congrès de l'ICACT (présidents : D. Khayat, Paris, G.N. Hortobagyi, Houston ; 9-12 février 2004)
Références
1. Hatanaka M (1974) Transport of sugars in tumor cell membranes. « Biochem Biophys Acta », 355, 77-104.
2. Som P, Hatkins H. I. et coll. (1980) : A fluorinated glucose analog 2-fluoro-2-desoxyglucose (F18) : non toxic tracer for rapid tumor detection. « J Nucl Med » 21, 670-675.
3. Pecking A. P., Mechélany-Corone C., Bertrand-Kermorgant F., Albérini J.-L., Floiras J.-L., Goupil A., Pichon M.-F. (2001) Detection of occult disease in breast cancer using Fluorodeoxyglucose camera based positron emission tomography. « Clin Breast Cancer », 2(3): 229-234.
4. Buthiau D., Rixe O., Spano J.-P., Nizri D., Gil-Delgado M., Gutierrez M., Bloch J., Bloch P., Rocher M.-A., Khayat D. (2003) New Imaging Techniques in Oncology. « European Journal of Cancer ». In press.
Localisation |
Diagnostic
|
Bilan d’extension ou opérabilité |
Bilan d’extension ou opérabilité |
Récidive ou résiduel ou occulte |
Poumon |
+++
|
+++
|
++
|
++
|
Colo-rectal |
-
|
++
|
+++
|
+
|
Lymphomes |
-
|
+++
|
+++
|
+++
|
Mélanome |
-
|
+++
|
+++
|
|
ORL |
Primitif inconnu
|
+++
|
+++
|
+
|
Sein |
-
|
++
|
+
|
|
Thyroïde |
+
|
+++
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Ovaire |
++
|
|||
Testicule |
++
|
+++
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