LE LYCOPÈNE, largement vanté pour ses valeurs préventives dans le cancer de la prostate, serait surpassé. Si l'on s'en réfère aux travaux de Valeri Mossine et coll. (université du Missouri, États-Unis), il existe, toujours dans la tomate, une molécule bien plus efficace. Il s'agit d'un hydrate de carbone organique, le FruHis.
Le travail est parti du constat que des tomates préparées par chauffage, broyage, mélange ou déshydratation, possèdent une valeur nutritionnelle majorée, y compris en prévention des lésions cancéreuses. En ce qui concerne les tomates, l'équipe a constaté une élévation du pouvoir préventif en ajoutant de la poudre du fruit déshydraté dans du concentré de tomate. Une activité attribuée au FruHis présent dans la poudre.
Du concentré enrichi en FruHis.
Un essai thérapeutique a été mené chez des rats. Ils ont été répartis en groupes de vingt. L'un recevait du concentré de tomate ; un autre de la poudre de tomate ; un troisième du concentré enrichi en FruHis. Le dernier groupe servait de contrôle. Tous ont ensuite reçu des injections de composés chimiques occasionnant un cancer prostatique.
Le concentré de tomate enrichi a permis la plus longue survie, 51 semaines. Viennent, ensuite, le groupe poudre de tomate avec 50 semaines, puis avec 45 semaines ceux recevant du concentré. Les témoins ont survécu 40 semaines.
Les chercheurs ont noté que la protection n'était effective que pour le cancer de la prostate et pas pour les autres tumeurs.
L'étude in vitro a comparé FruHis et quatorze autres acides aminés de type D-fructose. Elle a constaté que FruHis protège l'ADN des lésions menant au cancer. Et, pour en revenir au lycopène, l'association des deux a permis de bloquer la croissance dans plus de 98 % des cas.
De tels constats suggèrent, certes, que FruHis représente un nouveau type d'antioxydant d'origine alimentaire. Mais, surtout, que son association avec le lycopène devrait être testée non plus en prévention, mais bien comme traitement potentiel antitumoral. Des essais humains se justifient.
« Cancer Research », 1er juin 2008.
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