Les compagnies aériennes de l'Union européenne pourraient être prochainement obligées d'informer leurs passagers sur les risques et la prévention du « syndrome de la classe économique », lequel « tue chaque année plus de passagers que les accidents », selon les parlementaires européens qui ont pris cette initiative.
Entourée de parents de passagers morts des suites d'une thrombose de la veine cave après un voyage en avion, la parlementaire européenne britannique Arlene McCarthy a dénoncé, à Strasbourg, le « silence des compagnies aériennes sur ces affections bien plus fréquentes qu'elles ne le reconnaissent ». Si les chiffres restent contradictoires et partiels, ils révèlent que ces affections touchent aussi, mais dans une moindre mesure, les passagers de la classe affaire et de première classe.
Mme McCarthy et ses collègues entendent mobiliser le Parlement européen et la Commission européenne pour une meilleure information des passagers, en faisant adopter des règlements européens dans ce domaine. Les billets d'avion pourraient, notamment, comporter des informations sur ces risques et des conseils de prévention imprimés à côté des mentions classiques relatives à la sécurité. Les parlementaires souhaitent enfin qu'un volet « santé des passagers » soit inclus dans la future réglementation sur « les droits des passagers aériens » actuellement en préparation au sein des institutions de l'UE.
Un programme de recherche sur quatre ans
De son côté, l'OMS a lancé un programme de recherche qui se veut exhaustif sur la thrombose veineuse des voyageurs. Il durera quatre ans et les premiers résultats préliminaires sont attendus l'année prochaine.
Dans un premier temps, deux études épidémiologiques vont s'intéresser à l'incidence de la thrombose veineuse dans des populations importantes de personnes qui voyagent souvent. Et deux études physiopathologiques vont porter, l'une sur les effets sanguins de la basse pression de l'air et de la concentration réduite en oxygène, l'autre sur les modifications de coagulation sanguine au cours d'un voyage aérien. La deuxième phase, en 2003 en principe, comportera une grande étude épidémiologique : 200 000 voyageurs suivis pendant un mois pour évaluer la fréquence de la thrombose. Il y aura aussi une grande étude clinique pour évaluer l'efficacité des stratégies de prévention (mouvements des jambes, bas de contention, anticoagulants).
La première phase de cette recherche, menée par des experts de plusieurs pays, est financée avec l'aide de la Grande-Bretagne et probablement de la Commission européenne ; des négociations sont en cours avec d'autres gouvernements pour financer la deuxième phase.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature