LA PRISE EN CHARGE préhospitalière des infarctus va être facilitée si l'on s'en réfère aux résultats à un an du registre français FAST-MI publié dans « Circulation ». Ce registre qui a été mis en place en octobre 2005 a inclus 1 714 patients consécutifs qui avaient été admis pour infarctus du myocarde avec élévation du segment ST dans l'un des 223 hôpitaux participants. Aujourd'hui, on dispose de résultats précoces et, à un an, d'un protocole qui comparait l'angioplastie immédiate à la thrombolyse d'emblée suivie d'une angioplastie différée. Au total, 60 % des patients ont bénéficié d'une technique de revascularisation (33 % d'angioplastie d'emblée et 29 % de thrombolyse, dont 18 % en préhospitalier), contre 13 % en moyenne il y a dix ans.
Délai de traitement plus court.
Le délai avant la mise en place du traitement était plus court lorsque la thrombolyse était privilégiée (130 minutes contre 300). Près de 70 % des patients inclus ont bénéficié d'une thrombolyse. Au total, après ce traitement, 96 % des patients ont bénéficié d'une coronarographie et 84 % d'une angioplastie complémentaire (dont 58 % dans les 24 premières heures).
Dans ce registre, la mortalité précoce globale était de 4 %, contre 8,6 % dans des séries similaires en France en 1995. Le taux de mortalité hospitalière s'est établi à 4,3 % pour les patients traités par thrombolyse, contre 5 % pour ceux qui ont bénéficié d'une angioplastie. Chez les patients thrombolysés, la mortalité s'établissait à 30 jours à 9,2 % lorsque aucun geste invasif n'avait été effectué et à 3,9 % après angioplastie. À un an, la survie globale était de 94 % dans le groupe thrombolyse et de 92 % dans celui angioplastie d'emblée. Lorsque le délai de réalisation de l'angioplastie était faible, les résultats obtenus étaient les meilleurs. Pour les urgentistes, le choix du traitement de première intention devra pendre en compte le délai avant réalisation du geste invasif. En pratique, et comme l'ont suggéré d'autres études telle CAPTIM, l'angioplastie primaire reste supérieure à la thrombolyse lorsque le patient peut être conduit en salle de cathétérisme en moins de deux heures. Dans tous les autres cas, la thrombolyse associée à une angioplastie différée – idéalement dans les heures qui suivent – permet un meilleur pronostic à long terme. En France, où les contraintes logistiques imposent parfois de longs délais d'attente aux équipes du SMUR avant l'orientation vers une salle de cathétérisme, le nombre de thrombolyses devrait de nouveau augmenter.
« Circulation », 2008, 118 : 268-76.
CPAP dans l'OAP : des résultats décevants
L'étude 3CPO qui avait pour objet de comparer le traitement par oxygénothérapie standard au masque, la ventilation non invasive (CPAP) et la ventilation en pression positive intermittente ne montre pas de différence en termes de devenir du patient. À 7 jours, en effet, le taux de mortalité s'établissait à 9,8 % dans le premier groupe contre 9,5 % dans les deux autres. À 30 jours, ces chiffres s'élevaient respectivement à 16,7 et 15,5 %. À 7 jours, 2,8 % des patients du premier groupe avaient été intubés contre 2,9 % des patients des deux autres groupes. Enfin, l'incidence des infarctus du myocarde était similaire dans les trois groupes. Cette étude va à l'inverse de travaux récents et notamment d'une étude française menée en préhospitalier par l'équipe du Pr Patrick Plaisance (« Euro Heart J », 2007). Le Pr Newby, coordinateur de l'étude, souligne que la ventilation non invasive soulage le patient, mais ne sauve pas des vies puisque l'OAP est un accident aigu sur une maladie chronique grave et qu'à 7 jours cette maladie suit son cours quel que soit le traitement utilisé.
« New England Journal of Medicine », 359: 142-151.
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