Jusque-là, les essais randomisés ont comparé la fibrinolyse hospitalière à l'angioplastie primaire, avec un bénéfice en faveur de la seconde prise en charge. En revanche, les résultats d'une nouvelle étude d'observation menée au CHU de Toulouse présentée par le Dr Jérôme Roncalli (Toulouse) montrent que, à long terme, la fibrinolyse préhospitalière suivie d'une angioplastie secondaire est une stratégie thérapeutique aussi efficace que l'angioplastie primaire difficilement accessible à tous les patients.
L'étude a porté sur 318 patients consécutifs admis dans les hôpitaux de Toulouse, dont l'IDM a été traité dans les six premières heures après le début de la douleur, soit par une thrombolyse pr-hospitalière (n = 161), soit par une angioplastie primaire (n = 157). A noter que chez 84,6 % des sujets thrombolysés, une angioplastie de deuxième intention a complété la thrombolyse préhospitalière dans un délai de 3,6 jours. L'analyse portait sur la mortalité totale trois ans après l'épisode initial, la survenue de complications cardiaques majeures, les réinterventions pour revascularisation.
A l'inclusion, les caractéristiques des patients étaient semblables dans les deux groupes : l'âge moyen était de 59 ± 11 ans dans le groupe angioplastie vs 56 ± 11 ans ; femmes 18,5 % vs 8,7 % ; fumeurs 50,9 % vs 56,2 % ; antécédent de pontage 1,9 % vs 0,6 % ; antécédent d'angioplastie 7% vs 3,8%. La mortalité hospitalière a été de 2,54% dans le groupe angioplastie primaire et de 2,48% dans le groupe fibrinolyse préhospitalière.
A trente-six mois, les résultats de cette étude rétrospective montrent qu'aucune différence significative n'apparaît pour l'ensemble des événements analysés. Le taux de mortalité est de 9,7 % dans le groupe angioplastie primaire contre 4,9 % dans le groupe thrombolysés (p = 0,15), le taux d'événements cardiaques majeurs de 29,7 % contre 37,5 % et le taux de réinterventions de 22,5 % contre 23,5% (p = 0,99).
Les deux stratégies thérapeutiques ne se différencient pas à long terme.
D'après la communication du Dr Jérôme Roncalli (département de cardiologie, CHU Rangueil, Toulouse).
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