« La thalassothérapie mérite mieux que la qualification réductrice de remise en forme », s'exclame le Pr Maurice Aubert, directeur de recherche à l'INSERM, président de l'université Mer et Santé. Il faut sortir du schéma impressionniste et mettre en valeur les propriétés des molécules marines qui, depuis longtemps, ont prouvé leur efficacité.
L'eau de mer, un médicament
Le milieu marin contient quantité de substances minérales et organiques qui ont une action physiologique, action antibactérienne ou antibiotique par exemple. L'eau de mer est donc un médicament, disent les spécialistes de thalassothérapie. Mais, contrairement au médicament, qui doit répondre à des critères de stabilité constante, l'eau de mer offre des fluctuations avec des dosages vitaminiques ou de phytoplancton variables. Ce constat a déclenché les foudres des détracteurs de cette thérapie et l'eau de mer a perdu son AMM en 1982. Aujourd'hui, pour mettre en valeur les propriétés de l'eau de mer et de son environnement - climat, ambiance, algues, boues, soleil -, il a été décidé pendant le congrès la création d'un Collège international médical de thalassothérapie formé d'experts de cette discipline. Son but : jeter des bases précises, scientifiques et de recherche, pour cette activité médicale.
Des études sur le rôle de certains facteurs, comme la pression osmotique, la tension superficielle, la dimension des pores ou encore le rôle des algues ou la recherche sur les techniques d'introduction d'eau de mer par différentes voies, doivent être lancées.
Convaincre les commissions européennes concernées d'engager des crédits pour assurer cette démarche scientifique est le souci premier des responsables du collège.
De son côté, le Dr Yves Treguer, président de la Fédération internationale de thalassothérapie, présente aussi cinq propositions pour aider la thalassothérapie à trouver ses marques : participation des centres de thalassothérapie à un programme d'information sur les facteurs de risque et leur prévention ; dépistage de base dans le cadre d'une cure ; définition dans les centres d'un statut médical plus rigoureux ; développement de cures tabac, antistress, diététique, antisédentarité ; enfin, la dernière proposition concerne la prise en charge de cette prévention par des mutuelles et compagnies d'assurance. Partenaires et chercheurs, le dialogue est amorcé. Quoi qu'il arrive, les portes sont ouvertes. D'ailleurs, l'enseignement d'hydrologie se met en place dans certaines universités pour la rentrée 2001 : c'est un début de preuve de l'intérêt des décideurs et du public pour cette thérapeutique de prévention.
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