Il n'y a plus d'espoir : il n'est pas question, pour les Israéliens, d'accepter que, tous les jours, des civils soient assassinés dans des attentats-suicides. Et nous sommes bien mal à l'aise quand nous leur donnons des conseils de modération : nous ne sommes pas confrontés, comme eux, à cette peur quotidienne. Du côté palestinien, on ne pense ni aux souffrances endurées ni à l'avenir compromis : on se contente de se battre par n'importe quel moyen.
Nous voyons bien que les opérations de ratissage dans les camps de réfugiés ne font qu'ajouter des morts aux morts et augmentent le nombre des attentats au lieu de le réduire. Mais la politique de force de Sharon, si décriée, n'est pas vraiment celle du plus fort : jamais il n'y a eu autant de victimes israéliennes depuis que Sharon est Premier ministre.
La perte d'influence de la diplomatie
Arafat n'a pas renoncé à la violence. Il mise sur un découragement des Israéliens et une intervention internationale. Ce qui démontre une fois encore qu'il veut beaucoup plus que ce qui lui a été proposé. Quand Marwan Bishara, chercheur à l'université américaine de Paris, envisage, dans « le Figaro », un Etat binational, il sait pertinemment qu'il suggère indirectement la disparition d'Israël. Quand il affirme que les Israéliens n'ont offert que 22 % de la Palestine historique, il oublie tout simplement l'Israël historique, et rejoint de la sorte les Palestiniens qui refusent le partage.
La diplomatie a perdu toute influence. La France dénonce sévèrement la répression conduite par Sharon, au moment précis où ont lieu des attentats qui font de nouvelles victimes israéliennes. Le gouvernement français souhaite que M. Bush relance la négociation.
D'abord, on s'étonne de ce que les Européens, si critiques à l'égard de l'unilatéralisme américain, s'en remettent aux Etats-Unis au lieu d'exercer leur rôle là où l'Amérique ne fait rien. Ensuite, pour que l'Europe soit crédible, encore faut-il qu'elle rassure Israël par son impartialité, qui n'est pas acquise.
La question est simple : Arafat croit-il à l'échange de la paix contre les territoires ? Et s'il n'y croit pas, que veut-il exactement ? Sacrifier les Palestiniens à la Palestine « historique » ? Le jour où les Palestiniens se prononceront massivement pour la création de leur Etat, séparé d'Israël, dans les frontières de 1967, les Israéliens écarteront Sharon et rapatrieront les colons. En Israël, les gouvernements ne durent jamais longtemps et il suffit d'un vote pour en changer. Chez les Palestiniens, M. Arafat est là depuis plus de trente ans et il a fait tuer beaucoup de ses concitoyens sans avoir réalisé son rêve, quel qu'il soit.
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