Selon les données statistiques italiennes avancées par le Dr Andrea Quaglia, même aujourd'hui, un sujet asthmatique peut attendre sept ans avant que son médecin de famille ne se décide à l'adresser à un pneumologue afin qu'il prescrive un traitement adapté à l'évolution de sa maladie.
Fort de ce propos, le Dr Andrea Quaglia affirme que l'attitude du médecin est souvent attentiste : « Plutôt que d'intervenir à un stade plus précoce de la maladie asthmatique en recherchant les causes déclenchantes, à un moment où la prise en charge thérapeutique est plus simple, il attend le plus souvent que la maladie s'aggrave avec la survenue d'attaques d'asthme. »
Des asthmatiques potentiels
L'équipe du Dr Andrea Quaglia a demandé à 54 médecins généralistes de sa région de prendre part à une lutte contre l'asthme bronchique et de considérer leurs patients âgés de 14 à 50 ans présentant un des symptômes retrouvés fréquemment dans la maladie asthmatique (toux, sifflement, difficultés à respirer ) comme des asthmatiques potentiels.
De plus, afin de leur permettre d'évaluer immédiatement dans leur cabinet la fonction respiratoire de leur malade, chaque médecin a été équipé d'un téléspiromètre et d'un lien téléphonique constant avec un pneumologue ; ce spécialiste travaillait dans un centre de télémédecine spécialisé dans le domaine cardio-vasculaire. Le pneumologue posait le diagnostic et renvoyait son compte rendu par écrit au médecin généraliste en quelques minutes.
Ce réseau ainsi constitué permet ainsi d'identifier plus facilement et plus rapidement les patients qui ont une fonction respiratoire "pas tout à fait normale" et de mettre en place par la suite des investigations un peu plus poussées (comme des tests de provocation bronchique).
Une prévalence élevée
Les résultats de cette expérience menée chez des sujets âgés en moyenne de 34 ans et apparemment sains (au total 215 : soit 133 femmes et 82 hommes) ont surpris et méritent des travaux plus approfondis pour vérifier ces constats : la maladie asthmatique était diagnostiquée chez plus de la moitié des patients évalués et, 24 % d'entre eux avaient eu les mêmes résultats lors d'un premier test spirométrique.
Le Dr Andrea Quaglia conclut que cette étude prouve que la coopération médecin généraliste et pneumologue est fructueuse pour le diagnostic précoce de la maladie et dans la mise en place d'un traitement adapté au degré de sévérité de l'asthme et qu'elle doit être encouragée !
D'après une communication du Dr Andrea Quaglia (pneumologue, Italie).
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