Bien qu'ayant commencé avant l'accident de Tchernobyl, l'augmentation régulière du taux d'incidence du cancer thyroïdien en France (6 % par an) est souvent perçue par le public comme une conséquence possible de cet accident. Pour connaître les raisons de cette hausse, il faut des données nationales. Or on ne dispose que des registres des cancers de certains départements, couvrant à peine 13 % de la population générale et 44 % des enfants de moins de 15 ans.
Saisi du problème par les pouvoirs publics, l'InVS a coordonné une commission pluridisciplinaire qui a remis un rapport* présentant différents scénarios de surveillance évalués en termes de faisabilité, de coût et d'efficacité.
C'est sur cette base qu'a été décidé le renforcement du système actuel reposant sur les registres. Dans un premier temps, la surveillance nationale s'appuiera sur les données issues des départements d'information médicale des hôpitaux (PMSI). Elle sera ensuite progressivement complétée par les données issues des comptes-rendus anatomo-cytopathologiques (ACP). Les registres serviront, entre autres, d'outil d'étalonnage du nouveau système.
Pour l'enfant est prévu un registre national étendu à l'ensemble des cancers. Le dispositif de surveillance épidémiologique des cancers thyroïdiens n'est d'ailleurs qu'une première étape. Le système sera progressivement appliqué aux autres cancers justifiant une surveillance nationale, comme cela est prévu dans le Plan cancer.
Le rapport coordonné par l'InVS recense des études permettant d'attribuer en partie la hausse de l'incidence du cancer thyroïdien aux pratiques médicales plus fines de diagnostic et de prise en charge chirurgicale. Les cancers de petite taille (moins d'un centimètre) n'échappent plus au dépistage : selon les données du registre de la Marne et des Ardennes, leur taux est passé de 4,3 en 1970 à 37 % en 1998.
* Le rapport (L. Leenhardt, P. Grosclaude, L. Chérié-Challine et les membres de la commission) est accessible sur le site www.invs.sante.fr.
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