L'EuroHIV, réseau de surveillance des maladies transmissibles mis en place à l'échelle européenne depuis 20 ans a publié son 69e rapport cette semaine. « Ce rapport pourrait être le dernier », affirme un communiqué de l'Institut de veille sanitaire. En effet, les financements de la surveillance du VIH/sida, de la tuberculose et des autres maladies infectieuses majeures n'ont pas été reconduits par la Commission européenne.
La production de données chiffrées sur l'épidémie de VIH/sida pourrait donc s'arrêter. Les experts européens réunis à Paris pendant 2 jours, du 20 au 21 novembre, ont exprimé une vive inquiétude. La disponibilité des statistiques européennes est en effet essentielle à la poursuite des politiques de santé publique de prévention, de soins et de contrôle de l'infection.
Les experts de la surveillance du VIH/sida rappellent que cette pathologie infectieuse demeure l'une des plus importantes en Europe et qu'elle continue à faire peser un fardeau sanitaire et financier.
Les nouveaux cas en hausse de 47 %
En Europe de l'Ouest, malgré la diminution du risque de transmission due à la disponibilité des thérapies combinées, le nombre de déclaration de nouveaux diagnostics d'infection par le VIH n'a cessé de croître entre 1997-2000, de 47 %, et la tendance semble se confirmer en 2003.
L'augmentation concerne essentiellement le nombre de cas déclarés parmi les populations originaires de pays où l'épidémie de VIH est généralisée (+ 116 %). Certes, les nouveaux cas parmi les utilisateurs de drogues injectables sont en diminution (- 9 % entre 1997-2002), mais les données disponibles pour la population masculine homosexuelle affichent de nouveau une hausse en 2002 (+22 %), après la baisse de ces dernières années. Après plusieurs années de déclin continu, l'incidence du sida est donc en progression, alors que les décès liés à la maladie sont en régression. La prévalence en Europe s'est donc progressivement élevée pour atteindre environ 108 000 personnes vivant avec le VIH au 30 juin 2003.
En Europe orientale, pour la première fois, les nouveaux diagnostics parmi les utilisateurs de drogues injectables ont décru (- 53 % en 2002). Néanmoins, les contaminations par transmission hétérosexuelle ne cessent d'augmenter (+ 31 %).
Enfin, les pays baltes, futurs membres de l'Union, sont parmi les pays qui présentent le taux d'incidence le plus élevé.
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