Plus de 9 000 diabétiques de type 2 traités ont été suivis pendant cinq ans dans l'étude française Entred. Au cours de cette période, 15,3 % des patients sont décédés, en majorité des suites d'une affection cardio-vasculaire, confirmant ainsi la surmortalité liée au diabète.
EN 2001, 9 446 diabétiques traités par antidiabétiques oraux ou insuline ont été sélectionnés de façon aléatoire dans le fichier de la caisse d'assurance-maladie des travailleurs salariés, qui couvre plus de 70 % de la population française. Les patients étaient majoritairement des hommes (54 %), ils avaient 65 ans en moyenne à l'inclusion et leur diabète était connu depuis douze ans.
Cinq ans plus tard, le statut vital de 9 101 sujets a pu être retrouvé, les trois quarts des 345 patients perdus de vue n'étaient pas nés en France. Le certificat de décès de 99 % des sujets morts au cours de cette période a pu être consulté et analysé.
Entre le 1er octobre 2001 et le 14 septembre 2006, 1 388 (15,3 %) d'entre eux sont décédés, soit un taux de 32,4/1 000 personnes-années. L'âge moyen de décès était de 74 ans pour les hommes et de 80 ans pour les femmes.
Dans l'analyse de l'ensemble des pathologies notifiées, les affections cardio-vasculaires occupent la première place ; elles figurent sur 60 % des certificats de décès, dont 18 % de coronaropathies ischémiques et 14 % d'AVC. Viennent ensuite les cancers cotés sur 32 % des certificats, puis les pathologies respiratoires (18 %), les affections digestives (11 %) et les affections génito-urinaires (10 %), principalement l'insuffisance rénale (9 %).
Le diabète, trop souvent oublié.
Les affections cardio-vaculaires sont notifiées comme responsables du décès sur 32 % des certificats, la cause déclarée du décès étant une ischémie coronaire aiguë dans 11 % des cas et un AVC dans 8 % des cas. Un cancer est considéré comme la cause du décès dans 29 % des cas, une affection respiratoire dans 5 % des cas, une pathologie digestive dans 4 % des cas et une maladie génito-urinaire dans 2 % des cas.
Le diabète n'est signalé que sur 35 % des certificats de décès et n'est considéré comme cause du décès que dans 12 % des cas. Le diabète ne figure que sur 54 % des certificats de décès des 252 sujets décédés à la suite d'un accident coronaire aigu.
Pour les auteurs, cette étude, sur un échantillon que l'on peut considérer comme assez bien représentatif de la population diabétique française, confirme la surmortalité de ces patients, surtout des hommes, dans toutes les tranches d'âge. Comme prévu, les affections cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité chez les diabétiques. De plus, ces résultats mettent en évidence l'absence de notification du diabète comme pathologie responsable ou associée au décès dans les deux tiers des certificats.
D'après la communication de Dominique Simon, groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, Paris et INSERM U780, Villejuif.
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