E N France, bon nombre de préadolescents, essentiellement de sexe féminin, ne reçoivent pas un apport calcique suffisant. C'est ce qu'indiquent les enquêtes les plus récentes, avec des conséquences immédiates, mais aussi à long terme, puisqu'on sait que des défauts d'apport calcique dans les deux premières décennies sont un facteur favorisant l'ostéoporose, tout au moins chez les femmes après 40 ans. Comme le remarque le Pr Jean-François Duhamel, « cette situation générale observée chez de jeunes non sportifs, ayant des dépenses moins importantes que les sportifs, doit susciter par analogie une réflexion sérieuse chez ces derniers ».
Des perturbations du métabolisme du calcium
Deux études récentes concernent le métabolisme du calcium chez les jeunes, et en particulier chez les jeunes sportifs. « Ces notions, insuffisamment prises en compte dans les années passées, concernent les pertes de calcium par la transpiration et le lien entre un apport alimentaire en protéines et en sodium et les pertes rénales de calcium, explique le Pr J.-F. Duhamel. Ces deux études sont particulièrement intéressantes chez les sportifs, sachant que l'effort les fait transpirer davantage et qu'ils ont souvent tendance à augmenter leurs apports protéiques, ce qui entraîne une augmentation de la calciurie.
Supplémentation nécessaire en vitamine D
En liaison avec le métabolisme du calcium se pose aussi la question du statut vitaminique D. De nombreux travaux menés au cours de ces dernières années ont montré qu'un nombre significatif d'adolescents en France ont un déficit en vitamine D, avec un taux de PTH élevé en fin d'hiver. Il se révèle donc important de conseiller un apport en calcium suffisant chez ces préadolescents et adolescents sportifs, accompagné d'une supplémentation régulière en vitamine D, comme pour le reste de la population, mais à un degré plus élevé. D'autant plus que la plupart des entraînements et des matches ont lieu sur des courts couverts, donc, sans ensoleillement.
D'après un entretien avec le Pr Jean-François Duhamel, chef du service de pédiatrie, CHU de Caen.
Quelques principes
simples
chez les jeunes
Veiller à la place des laitages dans l'alimentation : les deux tiers des apports calciques devraient être apportés sous forme de laitages chez tous les jeunes.
Il est actuellement recommandé d'administrer 100 000 à 200 000 unités de vitamine D chaque hiver aux préadolescents et aux adolescents. La vigilance doit être encore plus soutenue chez les enfants sportifs, dont le statut en vitamine D est souvent déficitaire, notamment dans le nord de la France.
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