Des scientifiques de l'université Emory de Pavie, en Italie, ont décrit la structure tridimensionnelle de la MAO (monoamine oxydase). Ce qui va donner un cadre précis pour l'élaboration de molécules ciblant plus précisément l'enzyme, avec donc une plus grande spécificité et moins d'effets secondaires. La découverte va aussi aider à comprendre le rôle des enzymes A et B dans la clairance des médicaments contenant des amines, qu'ils soient en développement ou actuellement utilisés. Enfin, elle pourrait permettre d'explorer les mécanismes catalytiques de l'enzyme et les différences entre les formes A et B.
Les MAO A et B s'attachent à la membrane externe de la mitochondrie et oxydent les neurotransmetteurs aminergiques tels que la dopamine et la sérotonine. Les chercheurs d'Emory ont révélé l'architecture du site actif de l'enzyme responsable de ses propriétés catalytiques, ainsi que les sites de liaison membranaires. On connaît l'implication de l'enzyme MAO dans un certain nombre de troubles, en particulier dans des anomalies neurologiques liées à l'âge. Les MAO A et B sont des cibles bien connues des médicaments antidépresseurs et des traitements contre la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer. Ainsi, le déprenyl, inhibiteur MAO B, sert à augmenter l'efficacité du traitement L-dopa chez le parkinsonien. Des résultats récents ont montré que la MAO B est inhibée par des composés présents dans la fumée de tabac.
Des phénomènes d'apoptose
Il existe une multiplication par trois des taux de MAO B dans le tissu cérébral des sujets âgés. Plus récemment, on s'est aperçu que des taux élevés de MAO B au niveau des neurones et les cellules rénales peuvent s'accompagner de phénomènes d'apoptose.
Des études cliniques sont en cours dans plusieurs centres pour cibler les taux élevés de MAO qui ont été identifiés dans les astrocytes de patients souffrant d'un Alzheimer.
Enfin, les inhibiteurs des MAO constituent d'excellents antidépresseurs, mais au prix d'un profil de tolérance peu favorable. La découverte de l'université d'Emory permettra la synthèse de nouveaux inhibiteurs mieux tolérés.
Dale Edmonson et coll. « Nature Structural Biology », janvier 2002 et édition on line du 26 novembre 2001.
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