LES EXACERBATIONS aiguës figurent parmi les préoccupations majeures en matière de suivi des patients atteints de Bpco. En effet, ces exacerbations sont à la fois coûteuses et néfastes pour la qualité de vie des patients qui en sont atteints, ces patients devant également faire face à un pronostic à long terme inquiétant. Pourtant associé à un suivi global de l'évolution de la maladie, un traitement approprié de la Bpco est en mesure de réduire significativement le nombre et la sévérité de ces exacerbations.
Mise en place afin d'évaluer l'impact de ces exacerbations aiguës chez les patients atteints de Bpco, ainsi que l'efficacité et la tolérance d'un traitement par moxifloxacine (Avelox), l'étude GIANT vient de livrer ses premiers résultats. En premier lieu, cette étude a montré que la spirométrie, considérée comme une méthode de référence dans le diagnostic et le suivi de l'évolution de la Bpco, est moins utilisée par les médecins que prévu. En effet, selon l'étude GIANT, seul un tiers des patients européens a bénéficié de la mesure du Vems. Le sous-emploi de cet examen est une découverte importante et, pour le Pr Antonio Anzueto, «il faut inciter les médecins traitants des patients atteints de Bpco, et non seulement les spécialistes des voies respiratoires, à utiliser la spirométrie». Comme l'ajoute le Dr Marc Miravitlles, «le fait de disposer de données spirométriques récentes aide les praticiens dans leur diagnostic de Bpco et leur permet de comprendre le degré de sévérité et l'évolution de la maladie».
L'efficacité de la moxifloxacine.
Par ailleurs, les résultats intermédiaires de l'étude GIANT montrent que, durant une exacerbation, l‘impact sur la vie quotidienne du patient se prolonge au-delà d'une semaine et que les personnes atteintes souffrent pendant cinq nuits en moyenne de perturbations de sommeil. Les données GIANT indiquent également une résolution rapide des symptômes grâce à la moxifloxacine. Après seulement trois jours de traitement, deux patients sur trois (63 %) connaissent déjà une nette amélioration quant aux symptômes tels que la fièvre, les crachats purulents et les insomnies ; au terme de cinq jours de traitement, ce chiffre atteint approximativement 90 % des patients. Ces données concordent avec les résultats de tests cliniques randomisés, tels que l'étude MOSAIC, qui avaient préalablement établi les avantages considérables que la moxifloxacine offre par rapport aux traitements standards dans les Eabc (exacerbations aiguës de bronchite chronique). Par ailleurs, l'excellent profil de tolérance de la moxifloxacine concorde avec les études menées au préalable.
Des différences entre l'Europe et la zone Asie-Pacifique.
Enfin, outre l'apport d'informations sur l'Eabc et ses traitements en Europe, l'étude GIANT permet aussi la comparaison de données provenant de différentes régions de la planète. En comparant les premières données disponibles entre l'Europe et la zone Asie-Pacifique, des différences significatives ont été relevées : 34,9 % des patients européens et seulement 10,5 % des patients de la zone Asie-Pacifique ont bénéficié d'une mesure du Vems ; en moyenne, les patients européens souffrant d'exacerbations sont plus âgés que les patients de la zone Asie-Pacifique (60,3 ans vs 56,9), cela pouvant s'expliquer, entre autres, par des différences d'ordre géographique relatives à la consommation de tabac ; les exacerbations aiguës affectent davantage de femmes en Europe qu'en Asie-Pacifique (43,6 % vs 33,9 %), ce qui pourrait s'expliquer par l'augmentation, au cours des dernières décennies, du nombre de femmes qui fument ; enfin, les patients européens ont tendance à être affectés plus sévèrement : 7,7 jours d'impact sur la vie quotidienne en Europe, contre 4,3 jours en Asie-Pacifique ; et 4,7 nuits avec des troubles du sommeil en Europe, contre 2,9 nuits en Asie-Pacifique.
D'autres analyses de données GIANT sont en cours ; elles fourniront de plus amples informations sur les caractéristiques épidémiologiques et démographiques des patients, informations comprenant des comparaisons entre diverses zones géographiques, le niveau de qualité de vie des patients, ainsi que des analyses de la part de médecins concernant le recours aux antibiotiques, sans oublier des données relatives à l'efficacité et à la tolérance de la moxifloxacine.
* Conférence de presse internationale organisée par Bayer HealthCare en marge du 4e Forum sur les infections des voies respiratoires (RTI forum), Sitges/Barcelone, à laquelle participaient : H. Schäfers, A. Anzueto, H. Landen, M. Miravitlles et S. Ewig.
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