L 'ETUDE des pathologies lésionnelles du poignet du joueur de tennis de haut niveau au cours de ces trois années a été menée par les Drs Jacques Parier, médecin de médecine physique à l'INSEP, et Bernard Montalvan*. Elle montre une participation sensiblement comparable des affections tendineuses et articulaires. Les lésions tendineuses concernent le plus souvent le tendon cubital postérieur, sans être cependant spécifiques au joueur de tennis. Comme l'explique le Dr J. Parier, « cette pathologie est vraisemblablement en relation avec les modifications techniques actuelles qui sollicitent les rôles "tendon moteur et stabilisateur" du poignet, il peut donc être lésé à la fois au niveau de la gaine tendineuse et de la coulisse ostéofibreuse. Si cette pathologie concerne plutôt les bons joueurs, elle peut aussi se rencontrer chez ceux de moins bon niveau ayant beaucoup travaillé avec le poignet ». Les autres lésions tendineuses, retrouvées par ordre de fréquence décroissante, sont la ténosynovite de De Quervain, la pathologie du tendon cubital antérieur, puis les affections de l'insertion des radiaux au niveau des métacarpiens et également le syndrome de l'intersection (bursite entre les tendons des radiaux et le long abducteur du pouce).
Les observations de type arthropathique se traduisent par une souffrance au niveau de la base du 2e ou 3e métacarpien (pathologie de type carpe bossu) et correspondent soit à un kyste ou d'une pathologie en rapport, soit à un problème localisé de croissance. Une autre souffrance, assez fréquente, concerne l'interligne scapho-lunaire, zone assez surmenée ; les douleurs localisées au niveau du scaphoïde ou de l'interligne, sans lésion anatomique véritable, sont liées à une souffrance ligamentaire et semblent assez particulières au joueur de tennis.
Des lésions osseuses ont été observées à la suite de chutes, et le Dr J.Parier rappelle qu'il faut penser à la possibilité d'une fracture, même en l'absence d'une gêne importante. Quant aux fractures de fatigue, dans cette étude, un seul cas a été retrouvé au niveau de la base du 2e métacarpien chez une jeune fille. Cependant, on a rapporté d'autres fractures de fatigue lors des tournois de Roland-Garros et de Bercy concernant les joueurs dont l'entraînement est assez soutenu. Enfin, des pathologies un peu particulières peuvent se révéler douloureuses au décours d'une pratique intensive (anomalies du poignet, comme les synostoses ou les kystes intra-osseux), alors qu'elles n'apparaîtraient pas chez un joueur moyen.
Le traitement médical des pathologies tendineuses ou arthropathiques associe, en règle générale, AINS, physiothérapie, et parfois une petite attelle, permettant, chez ces jeunes joueurs, de régler les problèmes dans un délai de 8 à 15 jours. Il n'en est pas de même chez les joueurs un peu plus âgés où d'autres études montrent un certain nombre de pathologies qui nécessitent une intervention chirurgicale.
D'après un entretien avec le Dr Jacques Parier, médecin de médecine physique, INSEP.
* Rhumatologue et médecin de l'équipe de France de tennis.
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