Si dans une république imaginaire, le ministre des Transports observait qu'en renouvelant massivement le parc automobile et/ou en imposant sur ce parc des contrôles techniques plus stricts, il parvenait à réduire régulièrement (d'année en année) le risque accidentel routier individuel, les électeurs de cette république ne pourraient qu'applaudir l'initiative (certes parfois contraignante) de ce ministre et des professionnels qui le conseillent. Cet exemple symbolique peut parfaitement illustrer l'effort de communication poursuivi par la SoFCOT depuis le début de ce millénaire. La Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique, en synergie avec la Décennie ostéo-articulaire (Bone and Joint Decade), s'est résolument engagée dans une action d'analyse, de conseil et d'éducation qui devrait permettre aux autorités sanitaires nationales et internationales de mieux cerner en termes de santé publique les priorités locomotrices du monde en mutation dans lequel nous vivons.
Grâce aux efforts consentis ayant permis les progrès de la médecine du siècle passé, le monde économiquement avancé peut présenter à sa population un bénéfice quantitatif concret : une augmentation sans précédent de l'espérance de vie. La population, toujours insatiable, attend plus de ses gouvernants : elle réclame la contre-partie qualitative de cet indiscutable succès quantitatif ; l'autonomie procurée par un appareil locomoteur bien entretenu et fonctionnel est à présent une exigence incontournable de qualité de vie réclamée aux gouvernants, au même titre que l'éducation, la sécurité civile, la sécurité des consommateurs... Une telle exigence de qualité de vie indépendante et prolongée n'est pas nécessairement antagoniste des intérêts financiers de la collectivité ; s'il est à présent admis que le segment dépendant de la population mérite des subventions à visée de non-exclusion, personne ne pourrait critiquer la mise en uvre de mesures pratiques systématiques ayant pour but de réduire la charge finale collective du fardeau des pathologies de l'appareil locomoteur, source de dépendance, même si de telles mesures paraissent parfois initialement coûteuses. Ainsi des dos mieux alignés en fin de croissance, des fragilités osseuses mieux combattues à la ménopause, des fractures plus anatomiquement reconstruites, des articulations artificielles plus durables et mieux surveillées constituent autant d'exemples d'optimisation de la santé ostéo-articulaire de la population. De la même façon que l'on est parvenu, au fil des décennies récentes, à améliorer la santé dentaire ou encore à amoindrir le risque cardio-vasculaire en mettant la pression sur les normes cholestérolémiques, il est possible, à l'horizon d'une décennie, de doter tout un chacun d'un appareil locomoteur plus durablement fonctionnel. Il ne s'agit pas là d'une vision utopique mais d'un effort médical pluridisciplinaire concerté qui mérite le soutien des autorités de tutelle. De par la particularité de son cursus de formation, le chirurgien orthopédiste représente, parmi les spécialistes médicaux, l'un des meilleurs relais vers la population de cette volonté sanitaire si elle se manifeste. Au nom de l'intérêt général, les membres de la SoFCOT se déclarent prêts à relever ce défi du vingt et unième siècle qui leur est lancé.
76° Réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique - SOFCOT-
du 6 au 9 novembre 2001 à Paris
La SOFCOT relève le défi de l'indépendance locomotrice
Publié le 05/11/2001
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Pr Jean-Pierre COURPIED Secrétaire général de la SoFCOT
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7003
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