Vos malades ont lu
« Le Point », 19 octobre
Il n'y a pas d'erreur : c'est bien à la rubrique management qu'est rangée la sieste, cette semaine dans « le Point ». En effet, les arguments en faveur de « la pause dodo dans l'après-midi » ne viennent plus des seuls spécialistes du sommeil. On trouve désormais sans difficulté, même en France, d'éminents hommes d'affaires, des politiques, pour en cultiver les vertus, voire avouer leurs « pauses dodo » ou, mieux encore, accepter celles de leurs subordonnés. Il semble d'ailleurs que les cabinets de conseil soient en pointe dans ce domaine, puisque « le Point » cite, pour la défense de la sieste, trois entreprises françaises de ce type. Malgré les glorieux exemples de Napoléon, Jacques Chirac ou Salvador Dali, la France reste cependant encore bien « frileuse », semble-t-il, à côté des Américains et des Allemands. Et ces derniers n'atteignent pourtant pas le niveau de la Chine, où la sieste est tout simplement inscrite dans la Constitution, ou celui de la Grèce, où les salariés ont récupéré leur sieste par voie de grève, après l'entrée de leur pays dans l'Europe. Bonne nouvelle pour les défenseurs du « cycle biologique naturel » dans lequel s'inscrit la sieste (courte au demeurant) : les designers se sont mis au travail pour réaliser des fauteuils et canapés adaptés.
Le cochon fluorescent
« L'Express », 18 octobre
Il y a d'abord eu le lapin fluorescent, résolument inutile, mais amusant. Il y a désormais le cochon au groin et aux sabots jaunes fluorescents, qui doit ses caractéristiques à un gène de méduse et qui fait avancer les chercheurs sur la voie des xénogreffes. A côté de son frère rose, plutôt plus joli, il constitue « la photo de la semaine » de « l'Express », qui évoque en deux petites colonnes l'intérêt de ces exercices de transgenèse, prélude à l'obtention de cochons aux organes compatibles avec l'organisme humain.
Les dyslexiques enfin compris
« Le Nouvel Observateur », 18 octobre
Les neurosciences et l'imagerie médicale réussiront-elles à mettre fin au martyre de ces enfants dyslexiques « perdus dans une nébuleuse de sons et de signes, égarés dans les règles de grammaire et de phonétique » ? « Le Nouvel Observateur » estime en tout cas qu' « on y voit plus clair aujourd'hui », les théories impliquant le milieu social ou les relations mère-enfant ayant été mises au rebut et les voies neuroniques de la lecture ayant été quelque peu défrichées. L'inné y a gagné du terrain, mais le combat des parents pour leurs enfants atteints est loin d'être terminé pour autant : si « la dyslexie se soigne », encore faut-il la diagnostiquer le plus tôt possible et trouver le lieu et l'argent susceptibles d'assurer la rééducation ad hoc, ce qui n'est pas à la portée de tous.
« Médocs » et yaourts, même combat
« Biba », octobre
Il paraît qu'on ne dit plus médicaments, mais « médocs ». Il paraît aussi que les « médocs » se vendent désormais selon les mêmes méthodes que les yaourts ou les voitures, ou presque. C'est « Biba » qui le dit ce mois-ci, dans un article qui suscitera un petit mouvement d'inquiétude ou de révolte chez quelques médecins, un haussement d'épaules désabusé chez les autres. Le magazine, entre deux réfrigérateurs où les radis et les tomates voisinent avec les pots d'« hypnotic », de « stomaquil » ou d'« erectyl », évoque les patients qui font leur ordonnance à la carte ou réclament le dernier médicament lancé à grand bruit sur le marché ; l'opinion publique, qui pense volontiers « que l'industrie pharmaceutique est purement philanthropique » ; ces campagnes de santé, ces associations de santé, ces informations médicales dans lesquelles la part du marketing pharmaceutique est difficile à distinguer du reste. Et il se pose de sérieuses questions sur la libéralisation envisagée de la publicité pour les médicaments auprès du grand public ; les dangers ne concerneraient pas seulement les sous de la Sécurité sociale, mais les patients eux-mêmes.
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