Classique/Du 7 au 24 juillet

La Sibérie danse au Châtelet

Publié le 21/06/2010
Article réservé aux abonnés
1287162711166197_IMG_39460_HR.jpg

1287162711166197_IMG_39460_HR.jpg
Crédit photo : DR

1287162711166202_IMG_39461_HR.jpg

1287162711166202_IMG_39461_HR.jpg
Crédit photo : DR

LE QUOTIDIEN - Quelle a été votre trajectoire avant d’être nommé directeur artistique de la compagnie de ballet de Novossibirsk ?

IGOR ZELENSKY - Après mes études, j’ai travaillé deux ans à Berlin puis j’ai quitté la Russie, car je voulais danser les chorégraphies de Noureev, Balanchine, Robins, Neumeier… J’ai été repéré, dans « Apollon » de Balanchine, par le New York City Ballet, qui m’a invité à intégrer directement. Peu de Russes l’avaient fait avant moi, car il fallait passer par sept ans d’études avant d’intégrer cette grande compagnie. Puis je suis allé à Londres, car je voulais danser des chorégraphies de Mac Millan, et à Athènes, où j’ai été directeur artistique. À Londres, j’ai rencontré un ministre de la Culture de Russie qui m’a parlé de Novossibirsk. J’ai tout de suite aimé le théâtre et l’idée de faire travailler une compagnie sans véritable tradition. J’étais alors toujours danseur principal au Mariinsky de Saint-Pétersbourg, mais j’ai pris goût à ce travail et je me sens responsable du destin des danseurs que j’y fais venir. Contrairement aux autres grands théâtres russes, mon passé à l’étranger n’est nullement une barrière pour m’exprimer et j’ai recours à mon imagination pour produire de nouveaux spectacles.

Bien que ma politique soit de penser globalement, il faut agir localement et un des objectifs est de changer peu à peu la mentalité du public, comme cela a été le cas avec Balanchine, qui était, jusqu’à il y a peu, nouveau en Russie. Il faut aussi chercher des soutiens financiers pour construire de nouvelles scénographies et surtout faire réaliser décors et costumes à l’étranger, comme pour notre « Lac des Cygnes », que vous allez voir à Paris, qui a été réalisé dans des ateliers milanais par Luisa Spinatelli. Inviter des étoiles d’autres théâtres est indispensable pour montrer au Ballet comment il faut danser. Si je veux avoir une compagnie qui ressemble à mon projet artistique, il nous faudra recruter encore 50 danseurs. Nous en avons officiellement 100, mais dans la réalité quotidienne 55, contre 350 à Moscou.

Quels sont vos prochains projets artistiques  ?

Monter des œuvres de Forsythe, un nouveau « Casse-Noisette » et « Roméo et Juliette ». Quand on a passé la moitié de sa vie à l’étranger, on sait où sont les belles choses et on aspire à travailler avec des matériaux et des équipes étrangères. Même si notre pays bouge beaucoup, il faut toujours tenir compte des budgets, c’est-à-dire vivre localement et au jour le jour.

Avez-vous les moyens financiers pour mener cette politique ? PROPOS RECUEILLIS À NOVOSSIBIRSK PAR OLIVIER BRUNEL
En complément

Source : Le Quotidien du Médecin: 8794