LE MOT DE LA VERITE a été prononcé par l'un des ouvriers qui ont accepté le nouveau contrat : « Le chômage, c'est la semaine de zéro heure. Je préfère toucher un salaire. »
Faut-il se féliciter du retour du pendule, du poids des contraintes qui parviennent à ignorer la loi ? Non. Il faut se demander si la loi elle-même avait le moindre sens. On n'a pas arrêté de nous dire qu'elle créerait des emplois. Quatre ans après la mise en œuvre de la semaine de 35 heures, à laquelle 10 millions de salariés français sont désormais assujettis, la loi a-t-elle créé des emplois ? Si c'était vrai, notre taux de chômage ne serait pas de 10 %. Mais bien sûr, Martine Aubry peut toujours nous dire que ce taux serait encore plus élevé si elle n'avait pas imposé la réduction du temps de travail.
Avec son courage habituel, mais aussi parce qu'il aime provoquer et lancer chaque jour un nouveau défi, Nicolas Sarkozy remet en cause les 35 heures. Sur ce point aussi, le chef de l'Etat l'a remis en place : la loi représente un avantage acquis, le temps de travail officiel reste de 35 heures, mais des aménagements seront possibles dans toutes les entreprises.
On peut craindre cependant que les salariés du secteur public bénéficient d'un avantage qui sera de plus en plus rare dans le secteur privé. Ne pas remettre en cause les 35 heures, c'est d'abord les rendre définitives dans une fonction publique censée montrer l'exemple. En outre, comme certains l'ont dit rapidement, la tentation sera grande, chez les dirigeants d'entreprises, de tirer parti des aménagements. On a accusé la direction de Bosch d'exercer un « chantage à la délocalisation ». Mais la question plus générale porte sur le coût de revient des produits que l'on vend, sur la productivité.
Bosch pouvait s'installer en République tchèque où les salaires sont quatre fois moins élevés qu'en France. Il demeure qu'un salarié français de Bosch n'est pas riche, avec 1 350 euros par mois. N'a-t-on pas lancé les 35 heures au détriment des revenus ? Pour la croissance, la hausse des salaires n'était-elle pas infiniment préférable à une réduction du temps de travail de 200 heures par an ? Gageons que, chantage ou non, l'exemple de Bosch sera suivi par bon nombre d'entreprises.
L'accord entre Bosch et ses salariés
La semaine de 36 heures
Publié le 21/07/2004
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> R. L.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7577
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