Désir de ne pas faire de vagues dans un contexte toujours tendu avec les médecins généralistes ? Ou simple oubli de la part de la Cpam du Val-de-Marne, qui, dans ce cas s’apparenterait à une réelle négligence ? Toujours est-il que l’audience du Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) qui devait examiner ce jeudi à Créteil le litige qui oppose le Dr Didier Poupardin à la Caisse primaire d’assurance-maladie du 94 n’a pas eu lieu. Elle a été repoussée au… 9 septembre, faute d’avocat désigné par la partie plaignante, en l’occurence la Sécu. Alors qu’était prévu ce 20 mai une journée de protestation (sans rapport avec l’affaire Poupardin) avec rassemblements devant les ARS (agences régionales de santé), organisés par l’intersyndicale MG France-Union Généraliste des «généralistes en colère», ce recul de la Sécu peut-être une nouvelle fois interprété comme une volonté de calmer le jeu sur un sujet de conflit régulier avec les généralistes, en l’occurence l’ordonnancier bizone. Le mois dernier, la cnamts avait de la même façon annoncé le report à 2011 de la taxation sur les feuilles de soins papiers, officiellement pour des raisons techniques.
Rappelons qu’en l’espèce, la caisse primaire reproche au médecin généraliste de Vitry-sur-Seine de ne pas respecter l’ordonnancier bi-zone pour ses patients souffrant d’affections de longue durée. Résultat, la caisse demande au praticien de lui rembourser 2612 euros, tandis qu’une pénalité de 4000 euros lui a déjà été notifiée. Il était 13H45 lorsque la nouvelle du report de l’audience au 9 septembre a été annoncée par un officier de policier judiciaire, devant les marches du Palais de Justice de Créteil. Malicieux, le Dr Poupardin a plaisanté avec la cinquantaine de sympathisants, - ses patients pour la plupart - venus le soutenir : « merci à tous d’être venu, comme ça, maintenant, vous connaîtrez le chemin pour dans trois mois». Message reçu cinq sur cinq par Dominique et Nadine, patientes du médecin depuis « au moins trente ans ». Elles répondront bien sûr encore présentes. Et pas seulement parce que le docteur est leur médecin traitant. « Le combat du Dr Poupardin est essentiel. Il fait partie de ceux qui agissent contre la dérive constante qui tend vers une privatisation des soins ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature