Protection sociale

La Sécu fête ses 60 ans avec un déficit historique

Publié le 21/09/2005

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L'ECOLE nationale supérieure de la Sécurité sociale de Saint-Etienne organise aujourd'hui deux tables rondes, « sous le signe des réformes européennes », pour célébrer le soixantième anniversaire de la Sécurité sociale. Avec quelques jours d'avance, puisque la Sécurité sociale fut créée par l'ordonnance du 4 octobre 1945, suivie d'une seconde ordonnance le 19 octobre de la même année.
Inspirée des sociétés de secours mutuel, des assurances sociales de l'entre-deux-guerres et du programme du Conseil national de la Résistance de 1944, la Sécurité sociale de la Libération se veut universelle, avec un financement solidaire fondé sur les revenus du travail des salariés et un réseau de caisses gérées par les partenaires sociaux. Elle a couvert dans un premier temps les risques maladie, maternité, invalidité-décès et vieillesse, la famille puis les accidents du travail (à partir de 1946). Au fil des ans, la Sécurité sociale bénéficie à un plus grand nombre de catégories (fonctionnaires, exploitants agricoles...), tout en préservant la spécificité de certains régimes.
En 1967, la Caisse nationale de la Sécurité sociale éclate en trois caisses autonomes, dont la Caisse nationale d'assurance-maladie pour le régime général. Pendant la dernière décennie, cette branche maladie a connu pas moins de deux réformes, celle de 1996, avec le plan Juppé et l'instauration d'une loi de financement annuelle (Plfss) qui implique le Parlement, et celle de 2004-2005 fondée sur une réorganisation du système de soins et une révision des Plfss. En guise de cadeau d'anniversaire, la Cour des comptes vient de consacrer à la Sécurité sociale un sombre rapport qui rappelle son déficit historique de 13,2 milliards d'euros en 2004, dont 12,3 milliards imputables à l'assurance-maladie.

> A. B.