Curieusement, je n’ai pas bénéficié de la trêve estivale. Tout comme certains collègues, nous avons reçu une lettre type du directeur de notre caisse qui nous expliquait de manière très confuse que nous télétransmettions pas ou peu, et que de ce fait la qualité des soins prodigués aux patients s’en trouverait affectée. […] Utilisant la télétransmission depuis des années, je pense faire mon maximum pour utiliser cet outil « performant », favorisant ainsi la réduction du personnel de la Sécurité Sociale. Il est certain qu’une frange de population (les SDF notamment) a souvent perdu sa Carte Vitale, et elle sait que je l’accepte malgré cette absence (ce qui n’est pas le cas de certains confrères ; je comprends leur refus après le courrier reçu). Cependant, je pense me rapprocher des 75% de télétransmissions.
En conséquence, irrité par ce courrier, j’ai pris ma plume pour demander des comptes au directeur, mais aussi à l’Ordre des médecins, la DRASS… Ainsi, les agents de la Sécu, sur ma feuille de SNIR de 2012, m’ont indûment apposé la somme de
580 euros dans la colonne des dépassements d’honoraire. Cette erreur (car je ne pratique jamais de dépassement) m’a valu un surplus de cotisation à l’URSSAF.
Conscient des problèmes, la responsable de l’interface médecin/ Sécurité sociale (car le directeur n’a pas daigné répondre), m’a contacté dès le lendemain. Cette dernière était très embarrassée car, selon ses dires, les dépassements concernaient d’autres caisses, et il lui était impossible de contrôler ces erreurs. Autrement dit, la Sécu éditrice du SNIR, est incapable de savoir ce que font les autres organismes… Deux remarques me taraudent l’esprit :
– Comment dans de telles conditions évaluer un taux de télétransmission, ou d’HBA1C réalisé ? Cette nouvelle convention sera sûrement l’occasion de nous démontrer que nous sommes efficaces mais que nous frôlons les indicateurs sans les atteindre…
– N’est-il pas venu le temps de réformer notre système social, et de tout regrouper sous une même entité ? Cela permettrait d’éviter des erreurs du fait d’une mauvaise transmission de données, et cela réduirait le personnel.
La dernière remarque devrait intéresser Marisol Touraine qui pourrait de cette façon arriver à faire de véritables économies.
Ce n’est pas en acceptant des courriers peu sympathiques que nous allons lutter contre la désertification (car les médecins qui ne télétransmettent pas sont âgés, et ce sont ceux qui sont dans des coins isolés : un tel courrier va les inciter à dévisser plus rapidement leur plaque), ou que nous allons assister à une amélioration de la prise en charge des populations précaires (une régression plutôt). g
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